L’alimentation en eau potable d’Essos, Mvog-Ada, Messassi, Damase, en eau potable reste fortement perturbée.
La petite Awono s’est déjà habituée. Chaque matin, elle se lève à 5h du matin pour aller puiser de l’eau dans une rivière qui coule au pied de la petite colline au-dessus de laquelle est construite la maison de ses parents. Depuis trois ans quasiment, elle est astreinte à cette corvée matinale. Ses deux frères et sa cousine l’accompagnent. Au retour des classes, les petits sont de nouveau obligés de faire un tour à la source dans laquelle s’abreuve une partie de la population de Messassi, non loin du fameux rocher « disparu » avec l’élargissement, à ce niveau, de la route desservant les régions de l’Ouest et du Nord-Ouest. Les habitants de cette zone de la ville vivent un calvaire depuis quelques années. Les robinets sont à sec. Dans cette partie de la ville, on a presque oublié l’eau courante.
Les habitants de Messassi ne sont pas les seuls. Les citadins d’Essos, Mvog-Ada, Damase, Mendong, Omnisports, Cité verte entre autres, ont également soif. L’alimentation en eau de ces quartiers est fortement perturbée. Les ménages utilisent des astuces pour s’en sortir. Les puits, les sources, les forages réalisés par quelques bourses fortunées et qui jouent les âmes généreuses, constituent quelques solutions. Certains foyers utilisent également de l’eau en bouteille mais pour la boisson uniquement. Pour la lessive, la cuisine et d’autres usages ménagers, l’eau des puits ou des sources est utilisée. L’eau de pluie est également la bienvenue. Le rationnement du précieux liquide dans certains quartiers oblige les foyers à ajouter une autre rubrique à leur budget de consommation.
A la Camerounaise des eaux (CDE), on est bien au courant de cette situation. Certains employés la vivent aussi. En attendant les raisons officielles de cette pénurie qui seront fournies au cours d’une conférence annoncée pour les prochains jours selon nos sources, celles-ci expliquent quelques causes de ce manque d’eau. L’urbanisation galopante de la ville qui n’entraîne pas automatiquement le développement de certains équipements de base, la vétusté du réseau hérité par la CDE, le vandalisme, etc..., sont à l’origine de ces désagréments, soutient un employé de la CDE ayant requis l’anonymat. A Mvog-Ada et à Essos, par exemple, les conduites d’eau ont plus de 50 ans d’âge. Conséquence, des fuites sont régulièrement enregistrées, a-t-on appris à la direction régionale de la CDE à Yaoundé. Les pouvoirs publics prennent ce problème au sérieux. Ce d’autant plus que la saison sèche s’annonce. Les travaux d’agrandissement de la station de la Mefou s’accélèrent. L’espoir vient de ce côté-là.
