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Dossier de la Rédaction

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« Monsieur le maire !»

En cette marée haute de distribution d’écharpes tricolores – mise en place du Sénat, scrutin couplé législatives/municipales du 30 octobre 2013 obligent – l’édile municipal tient une place à part.

Tant la mairie a pris de l’envergure, hissée au firmament par les vagues de la décentralisation. Le transfert des compétences et de ressources, au profit des collectivités territoriales décentralisées (Ctd), institué à travers la révision constitutionnelle de janvier 1996, matérialisé dans les lois d’orientation de la décentralisation de juillet 2004, effectif depuis l’exercice budgétaire 2010, a en effet aiguisé bien d’appétits politiques. Conséquence : les fonctions de maire et de conseiller municipal sont devenues cibles des élites, jusque dans l’arrière pays. Alors que, jusqu’à un passé récent, elles ne semblaient attirer que des paysans zélés, des maîtres d’école et autres petits commis de l’Etat à la retraite.

A présent que les joutes électorales sont finies, que les élus ont célébré leur victoire  et que les tensions politiques sont quelque peu apaisées, le moment est venu pour les nouveaux maires de découvrir la réalité de leur fonction, au-delà du prestige du titre, du lustre de l’écharpe tricolore et autres attributs. Cette réalité variant selon les communes, au plan financier, se révélera très tôt pour tous : la gestion municipale est loin d’être une sinécure. Même pour d’anciens hauts commis de l’Etat qui auraient rêvé d’y trouver un Ptt (Petit travail tranquille). Car à la différence de la gestion administrative où le directeur se trouve sous le cocon de quelques chefs hiérarchiques et à la tête de bon nombre de collaborateurs, la gestion communale fait en quelque sorte du maire un homme seul. Même lorsqu’il  n’est pas perdu dans la jungle de nombreux courtisans et d’alliés d’hier. Il est seul face à ses responsabilités et aux décisions qu’il devra prendre, en toute âme et conscience. Seul face à une population d’électeurs qui attend, à des conseilleurs qui sont des censeurs, non des collaborateurs. Seul face à une tutelle chargée de veiller à l’orthodoxie et face à des pressions de toutes sortes. Mais surtout seul face au jugement de l’Histoire qu’il marquera d’une manière ou d’une autre. Positivement ou négativement. Pour un édile municipal, la plus grande ignominie étant sans doute de finir en prison pour distraction de deniers publics qu’il n’aura pas su gérer au mieux des intérêts de la commune qui l’a vu naître et des populations qui l’ont langé.

Ainsi apparaît la fonction de maire : une opportunité à saisir pour léguer aux générations futures des œuvres durables, comme le puits de Jacob exalté par la Samaritaine dans la Bible. Ou au contraire, une pierre d’achoppement ouvrant la route au déshonneur. Cette chausse-trappe, le maire ne pourra l’éviter qu’en se plaçant résolument au service des populations, dans la perspective d’œuvrer pour l’intérêt général. Cela exige de l’édile des qualités de rassembleur et de meneur d’hommes pour canaliser et capitaliser toutes les énergies, des qualités d’écoute et d’humilité pour apprendre. D’autant que la gestion, en soi, ça s’apprend.

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