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Dossier de la Rédaction

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« Mon lait est gâté »

Certaines mères pensent qu’elles exposent leurs enfants en leur donnant le sein. Ce que réfutent les médecins.

L’Hôpital Gynéco-obstétrique et pédiatrique de Yaoundé (HGOPY) a servi de cadre au lancement des activités de la Semaine mondiale de l’allaitement maternel vendredi dernier. La cérémonie était présidée par le représentant du ministre de la Santé publique, Pr Ondoua. Axée sur le thème « Soutenir l’allaitement aux côtés des mères »,  ladite semaine s’étend jusqu’au 15 novembre prochain. Durant la cérémonie, le Pr Ondoua a présenté les bienfaits de l’allaitement maternel exclusif. Il a également encouragé les mamans à allaiter leurs bébés, le plus longtemps possible.

Seulement, nombreuses sont les mères qui n’ont pas la possibilité de nourrir leurs enfants au sein. « Quand j’ai accouché, mes seins ont pris un volume considérable. Mais, ils ne coulaient pas. J’ai quand même mis mon bébé au sein dans l’espoir qu’à force de tirer ils couleraient, sans succès. J’ai été obligée de lui donner le biberon » déclare Maïmouna, jeune maman. Comme elle, plusieurs femmes souffrent du dysfonctionnement de la montée laiteuse après l’accouchement. Nadine Ngallel, mère de deux enfants, confie avoir toujours eu recours à l’allaitement artificiel de ce fait. En cause, une production très faible de lait et des crevasses sur le mamelon. « La mise au sein est un exercice délicat. Mal réalisé, il provoque des désagréments comme les crevasses. C’est pour cela que les nouvelles accouchées doivent être encadrées par des infirmières compétentes», explique un personnel accoucheur à la maternité de HGOPY.

Au demeurant, d’autres mamans se plaignent du « lait gâté ».  « Le mien est jaunâtre et sent mauvais. De plus, mes seins démangent terriblement », explique Pélagie Essola. Pour cette maman, impossible d’allaiter son rejeton dans ces conditions. Elle craint de le voir souffrir de diarrhée ou de muguet. Conseillée par des voisines du quartier, elle utilise depuis des remèdes de grand-mère sans plus de succès. « Nous ne savons plus quoi dire aux mamans relativement à cette affaire de lait gâté. Le lait qui vient directement du sein au tube digestif de l’enfant n’étant pas manipulable, il ne peut être gâté », martèle un médecin. Les explications du corps médical se heurtent aux nombreux mythes entourant encore l’allaitement maternel au Cameroun. Comme dans bien des pays africains, où les conceptions traditionnelles ont fait leur travail de sape.


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