Ça passe ou ça casse. Peut-on mieux résumer l’enjeu du match de dimanche entre les Lions indomptables et les Aigles de Carthage ? Ces cinq mots traduisent à eux seuls l’importance d’une rencontre dont l’issue déterminera la présence, ou non, du Cameroun parmi les 32 élus pour la coupe du monde 2014 au Brésil. Depuis le nul vierge obtenu le 13 octobre dernier à l’aller à Radès, l’équation est simple : battre les Tunisiens à Yaoundé ce 17 novembre.
L’entourage de l’équipe ne cesse de répéter que c’est un bon score. Oui, le Cameroun n’a pas encaissé. Mais il n’a pas non plus marqué. Une situation qui peut s’avérer à double tranchant puisqu’il suffirait d’un but assassin des hommes de Ruud Krol, tout aussi décidés à gagner, pour faire basculer le destin. Mais les Lions le disent à suffisance depuis des jours : ils sont conscients de la situation. Ils ont en tout cas leur destin entre les pieds et sur le papier, ils sont nettement meilleurs que leurs adversaires. Les statistiques sont également de leur côté puisqu’en 14 oppositions Cameroun-Tunisie, les Lions l’ont emporté six fois pour deux défaites. Mais le public, qui n’a jamais manqué à l’appel de la mobilisation malgré les hauts et les bas, jugera de leur détermination dimanche.
Le coach Volker Finke a demandé concentration et calme autour du groupe tout au long de la semaine de stage qui se termine aujourd’hui. Peut-être que le technicien allemand en avait-il assez d’entendre tous ces avis sur ce qu’il devrait ou ne devrait pas faire, sur le débat autour de la sempiternelle question des milieux défensifs, sur la titularisation ou non de Webo, etc. Bref, il ne doit pas être facile pour un entraîneur de voir ses choix remis en cause à chaque fois par des millions d’entraîneurs autoproclamés. Mais ça fait bien partie du jeu, non ? Pas question toutefois de s’aventurer à proposer une probable composition, même si on peut affirmer avec certitude, sauf catastrophe, que Charles Itandje sera bien dans les buts camerounais. Peut-être aussi le sélectionneur souhaite éloigner ses joueurs de certains fantômes qui tournent autour d’eux. Le spectre du match contre l’Egypte en 2005, synonyme d’élimination du Mondial 2006, n’est pas loin. Ni ces rumeurs de malédiction lancée par des « autochtones » en colère qui plane sur le stade Omnisports. Mais restons rationnels et concentrons-nous sur le terrain.
Comme on l’a dit, il n’y a pas de calcul à faire. Les Lions sont à 90 mn, ou plus, du Brésil et de tous ses charmes et il va donc falloir gagner ce combat. Parce qu’il s’agit ni plus ni moins d’une bataille. Il faut surtout retrouver cette âme de guerrier, ce fameux « Esprit Lions », qui a souvent fait défaut à l’équipe, ces dernières années. Le Cameroun a en tout cas rendez-vous dimanche avec l’Histoire pour une septième participation à la plus grande fête de football. Qui plus est, dans le plus grand pays de football au monde. Mais comme aime à le rappeler Volker Finke, la beauté de ce sport c’est que rien n’est jamais écrit d’avance, malgré toutes les certitudes.
