Tout comme les jeunes garçons, elles n’y échappent pas malgré le poids de l’âge.
Le collant, c’est leur truc du moment. Il ne laisse pourtant pas de place à l’imagination. Ce n’est effectivement pas comme le bon vieux kaba ngondo qui couvre tout.
De nombreuses femmes ont relégué ce dernier au grenier, question de s’adapter à l’époque. Résultat, on n’ignore plus grand-chose de leur anatomie, emballées comme elles le sont dans des « fuseaux », « matelots », « marseillaises », « kaba cellulaires » et autres robes courtes. « C’est un triste spectacle, mais beaucoup de ces femmes ne le savent pas. Imaginez-vous même une femme mûre dont les abdominaux ont déjà lâché avec les multiples accouchements et le manque d’exercice. Ajoutez-y des jambes devenues épaisses sous l’effet de la cellulite. Prenez le tout et mettez dans une robe fourreau courte ou un collant. C’est d’une mocheté ! », s’exclame Milton U., bijoutier à Yaoundé.
Ces braves dames croient pourtant être très séduisantes ainsi accoutrées. « La boutique vend mieux quand elle est ouverte », assurent sans vergogne certaines pour justifier un tel habillement. Un vox populi réalisé dans les rues de Yaoundé montre cependant qu’elles se trompent lourdement. Trois hommes sur quatre interrogés avouent être agressés par tous ces étalages de charmes au point de s’en trouver inhibés. « Une femme doit être un mystère. Quand elle est bien vêtue, on peut être tenté de la découvrir. Mais lorsque ses habits dévoilent son corps jusqu’au détail de ses parties intimes, on sait tout. On n’a plus envie d’entreprendre le voyage. J’ai régulièrement vu des femmes moulées dans des habits qui laissent même voir qu’elles portent une serviette hygiénique. Ça c’est tout à fait inqualifiable », s’insurge un enseignant.
Et que dire des jeunes garçons dont les dessous ne méritent plus l’appellation ? Un message a beau circuler sur le réseau social Facebook expliquant les origines et significations du caleçon qui déborde du pantalon, rien n’y fait. Nos jeunes gens continuent de traîner dans les rues et les aires de jeux, le pantalon au-dessous des fesses. Ils se sont également attaqués aux pieds du vêtement. « Tout pantalon normal est ramené chez le tailleur pour en resserrer les pieds. Ils appellent çà slim. Cette mode touche même l’uniforme scolaire. Nous avons plein de camarades qui ont ainsi transformé leurs tenues », confie un lycéen.
Tout comme pour les femmes, cette mode vestimentaire renvoie une image négative du jeune qui l’adopte. « Ce sont des signes qui ne trompent pas. On peut savoir à l’habillement d’un jeune qu’il est sérieux et mérite la confiance ou pas. Tout est dans la présentation. Je suis plus enclin à accorder un stage ou un poste à un jeune qui est modestement vêtu qu’à un branché », indique un chef d’entreprise. A bon entendeur…
