Un passage à 18 maintiendrait les clubs dans la précarité. A moins qu’une solution-miracle soit proposée.
Les raisons sont nombreuses pour expliquer ce que tout le monde savait déjà plus ou moins : les championnats nationaux n’attirent pas et le niveau de jeu est bas. Sur la saison qui vient de s’achever, un seul joueur convoqué sur la liste d’attente du sélectionneur national des Lions A, Volker Finke. Les clubs, pour « densifier le championnat » et rendre les joueurs plus compétitifs, ont proposé de passer à 18 la saison prochaine. Mais des questions persistent. Comment va-t-on tenir à 18 alors que revenus à 14 depuis 2008, les équipes achevaient la saison sur les genoux ? Et ce calendrier, pourra-t-on enfin le tenir ?
L’apport de l’Etat et de l’entreprise de téléphonie MTN représentait 50% des budgets de certains clubs. Au regard du désengagement financier du principal sponsor, comment feront-ils pour tenir puisque maintenant, il faudra faire une programmation sur 10 mois au lieu de huit. C’est parti pour de nouvelles équations financières. Le système promotion-relégation étant celui appliqué jusqu’ici se limiterait probablement à des promotions cette année. Les clubs de deuxième division qui faisaient déjà des projections pour le maintien devront se réajuster. Du coup, à Apejes de Mfou, par exemple, probablement appelé à monter en Elite One, avec un budget de 30 millions F, la saison dernière, les dirigeants devraient penser à tripler la mise. Le but, avoir une prétention financière proche de celle de certains de ses pairs. Le club devra au moins pouvoir gérer les joueurs (salaires, primes de matchs et d’entraînement, santé…) puisqu’au fond, le football se révèle être une entreprise. Mais les présidents de clubs veulent souvent rentrer dans les frais à travers un rapport coût-bénéfice. Le principe ici est d’investir de sa poche et pouvoir rentrer dans ses frais grâce aux subventions et autres. Mais cette pratique crée souvent des tensions. Du coup, il faudra remporter le championnat ou du moins espérer terminer parmi les trois premiers pour se voir offrir par la Ligue de football professionnel du Cameroun, une somme entre 5 et 20 millions F. Avec la fin des subventions couplées Etat-MTN, il n’y aurait donc aucun intérêt économique à jouer à 18, parce que les clubs suffoquent.
Pour ce qui est du calendrier, le Comité provisoire de gestion de la Lfpc pourra peut être apporter des précisions puisque jusqu’ici on ne sait jamais quand le championnat débute, encore moins lorsqu’il s’achèvera. C’est d’ailleurs l’une des critiques qui revient souvent lorsque l’on évoque le championnat camerounais. Jusqu’ici, entre 2003 et 2008 période à laquelle on est allé de 11 à 18 puis de 16 et à 14, le calendrier en a pris un coup et peine à trouver de la stabilité malgré l’offre supplémentaire de matchs pour les clubs.
