Le président Paul Biya a reçu une délégation d’officiels français vendredi dernier.
Accompagnée de l’ambassadrice de France au Cameroun, Christine Robichon, une délégation d’officiels français a eu une trentaine de minutes d’échanges avec le président Paul Biya dans l’après-midi de vendredi dernier au palais de l’Unité. La délégation comprenait notamment Alexandre Ziegler, directeur de cabinet du ministre français des Affaires étrangères; Jean Christophe Belliard, directeur Afrique et Océan indien; Philippe Errera, directeur chargé des affaires stratégiques dans le même département ministériel; le général Antoine Noguier, chef de cabinet militaire du ministre français de la Défense. Rien n’a filtré de cette audience, aucune déclaration n’ayant été faite à la presse ni avant ni après les entretiens. Le contexte dans lequel est intervenue cette audience est cependant connu et demeure d’actualité. Il n’est un secret pour personne qu’un prêtre de nationalité française, l’abbé Georges Vandenbeusch a été pris en otage dans la région de l’Extrême-Nord, dans la nuit du mercredi 13 novembre dans son presbytère. Celui-ci est, au moment des faits, curé de la paroisse Notre-Dame du Rosaire de Nguetchewe dans l’arrondissement de Mayo-Moskota, département du Mayo-Tsanaga. Certains journaux français attribuent cet enlèvement à la secte islamiste nigériane Boko Haram.
Mais l’on est jusque-là sans nouvelle de l’otage français. Toutefois, le gouverneur de la région de l’Extrême-Nord, Awa Fonka Augustine, a fait savoir que le gouvernement camerounais met tout en œuvre pour le retrouver et le libérer. Trois jours après la prise d’otage, l’ambassadrice Christine Robichon s’est rendue à Maroua, chef-lieu de la région de l’Extrême-Nord où elle a séjourné jusqu’au lendemain dimanche. Selon l’un de nos correspondants permanents dans la région, elle a pris part à une réunion à huis clos ayant regroupé autour du gouverneur de l’Extrême-Nord les responsables régionaux en charge des problèmes de sécurité. Elle a aussi rencontré ses compatriotes résidant dans cette région. Il est donc probable que la recherche d’une solution à ce problème ait fait partie des échanges entre le président de la République et la délégation française. Il n’est pas non plus tout à fait exclu que la situation sécuritaire en RCA voisine, qui est vivement ressentie dans notre pays, et dont la France ne cesse de souligner la gravité, ait été évoquée.