La consolidation de l’ordre constitutionnel demeure une priorité au Mali. Les législatives de ce 24 novembre sont censées marquer une étape supplémentaire dans le raffermissement de cet ordre tout en rodant le processus électoral. De la même manière, il y a lieu de redoubler de vigilance pour préserver et consolider la démocratisation et la sécurisation du pays face aux menaces qui pèsent sur ces processus, notamment le refus du général Sanogo d’honorer une convocation de la justice, la tension suscitée par la remise des lieux stratégiques de Kidal au gouvernement malien, l’assassinat de deux journalistes français dans cette région et le difficile déploiement des observateurs électoraux en ces lieux. Sur la centaine d’observateurs électoraux présents au Mali , seuls 3 observateurs ont pu effectuer le déplacement de Kidal. Dans cette région, la situation sécuritaire reste instable d’autant plus que les rebelles du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) sont majoritaires face aux éléments des forces armées maliennes et étrangères en sous-effectif. La question sécuritaire est tout aussi préoccupante à Gao. Un accrochage entre les rebelles du MNLA et une patrouille de l’armée malienne et des éléments de la MINUSMA y a fait récemment plusieurs morts. Même si Tombouctou n’est pas autant instable que les deux précédentes régions, il faut reconnaître que, d’une manière générale, les autorités maliennes ne se sont pas encore donné les moyens d’éradiquer l’insécurité dans ces régions.
Les problèmes d’insécurité se posent avec tellement d’acuité, plus particulièrement dans les régions du nord, qu’ils nécessitent la reprise en main des affaires de l’Etat pour permettre au gouvernement de jouer le rôle de garant de l’intérêt général et à la justice de gérer sereinement les dossiers qui relèvent de son ressort. C’est dans ce cadre assaini que devraient exercer les nouveaux députés maliens. Ils apporteront ainsi l’onction de l’Assemblée à la marche du Mali, lui permettant ainsi de parachever le processus de réconciliation nationale, de s’attaquer à la lutte contre la pauvreté et de contribuer à la mise sur pied des plans de développement dignes du nouveau Mali.