L’opposition farouche Rdpc-Undp lors des campagnes électorales, se dissipe à l’intérieur du conseil de la Communauté urbaine.

La session de plein droit de la Communauté urbaine de Garoua qui se réunira ce 28 novembre, consacrera la composition du grand Conseil, organe délibérant de l’institution, suite aux élections municipales du 30 septembre dernier. Laquelle ne changera pas par rapport à la dernière mandature, puisque sur les 18 grands conseillers représentant les trois communes d’arrondissement de Garoua, le Rdpc et ses deux mairies sera représenté par 12 conseillers, et l’Undp par 6. Devrait suivre, le 19 décembre, la session consacrée au vote du budget, généralement la plus houleuse. Car de l’aveu du délégué du gouvernement Ahmadou Elhadji Bouba, la question des moyens, et notamment leur répartition, est toujours celle qui suscite les plus vifs débats au sein du Conseil. Sauf que, précise l’édile, les revendications sont en réalité plus liées aux intérêts des communes, qu’à la couleur politique. Autrement dit, il n’y a pas à Garoua, de tensions particulières entre Grands conseillers Rdpc et Grands conseillers Undp.

« Une fois au Grand conseil, il n’y a plus d’étiquette politique. On n’est plus maire ou conseiller d’une commune, on se moule dans les objectifs communs de la ville », explique Ahmadou Bouba. Une situation qu’il illustre avec l’exemple d’une campagne prévoyant l’aménagement de forages dans les trois communes d’arrondissements. Le maire de Garoua III a fait remarquer que sa commune étant presque rurale, elle avait de plus grands besoins. Ce dont tous les autres Grands conseillers ont convenu, et finalement la totalité des forages prévus a été envoyé à Garoua III. La collaboration en bonne intelligence des deux partis se traduit jusque dans les trois commissions du Conseil de communauté. Chacune est formée de quatre conseillers Rdpc pour deux conseillers Undp. Et l’une des trois, celle de la production, investissements et infrastructures, est même présidée par un conseiller Undp malgré leur minorité. « Le plus souvent c’est lors des travaux en commission qu’il peut y avoir des débats vifs, et peut-être des postures politiciennes. Mais une fois que la commission a tranché et donné son avis, la délibération en conseil ne pose pas de souci », poursuit le délégué du gouvernement.

Il faut dire que jusqu’en 2007, l’ex Commune urbaine de Garoua a été dirigée par la seule Undp. Ce qui a conduit bon an mal an, les responsables municipaux Rdpc, aujourd’hui majoritaires, à apprendre à composer avec leurs homologues. Et les résultats s’en ressentent dans la conduite des affaires de la ville.