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Dossier de la Rédaction

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De dangereux enfants de la rue à Yaoundé

Errant au centre ville, ils n’hésitent plus à agresser les passants à la moindre occasion.

« Madame, tenez bien votre sac et changez d’oreille pour téléphoner. Faites aussi attention à votre collier. Levez même les vitres, ce sera mieux ! » Le taxi vient de s’immobiliser à un feu rouge à la poste centrale. Des enfants, sales et à peine chaussés, des chiffons imbibés de colle enfouis dans la bouche, font mine de nettoyer le pare-brise. Averti des dégâts qu’ils peuvent causer, le chauffeur de taxi prend des dispositions pour sécuriser ses clients. « Ils font pitié comme ça, mais sont de plus en plus dangereux. A la moindre erreur, il vous arrache un objet de valeur et disparaît. Le temps de vous garer, descendre et courir, il se sera évanoui dans la nature ».

Les enfants de la rue ont envahi les espaces verts de la poste centrale, les abords de certains magasins et des boulangeries. Ils ont également investi l’Avenue Kennedy, le marché du Mfoundi, la gare voyageurs, et surtout un bois en face du boulevard du 20 mai qu’ils ont baptisé « l’astre abandonné ». Ils ne se contentent plus de mendier leur pitance. Vols à la tire, cambriolages de véhicules, agressions physiques et verbales se sont ajoutés à leurs petits trafics de colle à sniffer. Ils ont entre sept et vingt ans. Tous de sexe masculin. Ils racontent presque tous la même histoire : « Je n’ai pas de famille. On m’a chassé de la maison. Ma tante me fouettait trop ». Autant d’histoires pour susciter la compassion.

Pourtant, il ne fait pas toujours bon croiser leur chemin. « L’un d’eux, une douzaine d’années environ, a menacé de me violer en plein jour. Je n’ose même pas vous dire les insanités qu’il m’a sorties parce que j’avais refusé de lui donner de l’argent », confie une dame, 30 ans. Dans une boulangerie ayant pignon sur rue, l’on s’en plaint également. « Il est arrivé qu’ils arrachent les achats de nos clients ou leur argent, les faisant fuir notre commerce. Nos avons dû recourir à un service de sécurité pour les éloigner », confie un responsable de la boulangerie concernée. « Il y a un mois, ils ont arraché mon sac qui contenait plus de cent mille francs et des bijoux de valeur », se plaint Suzanne Edimo, jeune fonctionnaire.

« Moi, je n’aime pas le vol comme les autres. Je lave les voitures et les gens charitables me donnent de l’argent. La nuit, je suis vigile au marché du Mfoundi », se défend, dans un français très approximatif, Amadou alias « virus ». « C’est juste pour distraire. Une seule minute d’inattention suffit pour qu’ils dépouillent leurs victimes », confie un commerçant. L’homme témoigne qu’ils sont souvent armés de couteaux et autres objets dangereux dont ils n’hésitent pas à faire usage. Selon une étude menée par la Fondation Bernède, on estime à environ 10.000 les enfants de la rue à Yaoundé. La journée mondiale à eux dédiée et célébrée mardi est encore l’occasion d’attirer l’attention sur un phénomène s’enracinant dans notre société.

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