Un mort et 17 blessés enregistrés lundi dernier au cours d’une journée « ville morte » initiée par l’opposition en Guinée.
La contestation ne faiblit pas en Guinée, une dizaine de jours après la proclamation des résultats des législatives du 28 septembre dernier. Lundi, des heurts ont opposé des manifestants aux forces de l’ordre à Conakry, en marge de la « journée ville morte » initiée par l’opposition. Un jeune homme de 19 ans a été tué et au moins 19 personnes blessées, dont 17 civils et deux gendarmes, a rapporté la presse locale mardi. La manifestation a été suivie dans plusieurs quartiers de la capitale. Des jeunes y ont entrepris de dresser des barricades sur les grands axes, en incendiant des pneus et en jetant des pierres contre les forces de l'ordre venues les disperser. Tout au long de la journée, les écoles et les commerces des grands marchés seront restés fermés. Mais dans le sud de Conakry et à Kaloum, le quartier administratif et des affaires, toutes les administrations ont ouvert leurs portes.
L'opposition guinéenne entendait ainsi protester contre ce qu'elle a appelé « hold-up » du pouvoir aux dernières législatives. Le parti du président Alpha Condé et ses alliés ont remporté 58 des 114 sièges de l’Assemblée nationale. Le camp adverse conteste toujours la décision de la Cour suprême, dont les décisions sont inattaquables sur le territoire, de valider les résultats du scrutin sans prendre en compte ses recours pour fraudes. La Cour s’est, en effet déclarée le 15 novembre dernier « incompétente pour connaître des plaintes pour fraude électorale… ainsi que pour « connaître de tous les autres faits constitutifs d’infractions pénales prévues et punies » par le Code électoral guinéen. Elle a également déclaré irrecevables les requêtes présentées par plus d’une dizaine de partis politiques dont le parti au pouvoir.
