La saison des coupes sportives est arrivée sans crier gare, avec l’ouverture du bal par la Fédération camerounaise de football (Fécafoot). Alors qu’on s’apprête à disputer les demi-finales de la coupe du Cameroun de football, d’autres fédérations sportives moins médiatisées comme le tennis, le tennis de table, le badminton ou les échecs ont organisé récemment des compétitions de dernière minute, version championnat et coupe, sans que rien ne semble justifier ce subit dynamisme. Logiquement, on est en droit de se demander ce qui justifie l’agitation en cours dans la plupart des fédérations pourtant plongées dans l’inertie le reste du temps. La raison d’être d’une fédération sportive nationale peut-elle se réduire à organiser une ou deux compétitions tout en restant inactif la majeure partie de l’année ? La question vaut la peine quand on voit le fonctionnement au quotidien de la plupart de nos fédérations sportives, des plus connus aux plus anonymes. Ils sont nombreux des dirigeants dont le semblant de légitimité se résume à attendre la cérémonie de remise solennelle des trophées en fin d’année pour saluer le chef de l’Etat et se donner une consistance largement usurpée. N’oublions pas que le manque de compétition et l’insuffisance des infrastructures sont les arguments souvent évoqués par les instances internationales pour suspendre les fédérations jugées coupables.  Certes, les fédérations sportives  sont d’abord des entités privées et autonomes ayant pour objectif commun la pratique du sport et au-delà, l’épanouissement physique et le bien-être en général. Toujours est-il qu’elles évoluent dans un Etat souverain.

Malgré quelques couacs, le renouvellement des instances dirigeantes dans la plupart des fédérations sous la supervision du ministère de tutelle a suscité beaucoup d’espoir dans une opinion publique lassée des crises à répétition. D’où vient-il donc qu’après l’injection du sang neuf censé vivifier davantage des organes fortement grippées, on en soit encore à déplorer les mêmes tares dénoncées hier? Si on part du principe que les méthodes de gestion déplorées actuellement ne sont que les symptômes d’un mal plus profond, alors on ne saurait se limiter au simple constat. Les  fédérations et les dirigeants à leur tête doivent comprendre qu’au-delà de la parade et des ors protocolaires, c’est le terrain sportif qui devrait être leur principal champ d’expression. Même si toutes les fédérations ne sont pas logées à la même enseigne, l’insuffisance des moyens souvent évoquée ne tient pas la route au regard de la gabegie  constatée ici et là. Le laxisme ambiant ayant trop duré, il est temps que la tutelle soumette les fédérations sportives à un cahier de charges contraignant. La relance du mouvement sportif national passe inévitablement par des fédérations mieux organisées, plus professionnelles avec pour objectif la production des résultats probants.