Mais la solution est toujours trouvée pour éviter des ruptures totales.
Dr. Charles Kouanfack, chef du service de l’Hôpital du jour de Yaoundé est formel : « Le Cameroun n’est pas encore arrivé à une situation de rupture complète et totale des deux protocoles d’antirétroviraux dans la prise en charge des patients. Il précise cependant : « de temps en temps, un protocole thérapeutique peut être indisponible. Dans ce cas, pour éviter que le patient rentre bredouille chez lui avec des risques de développer la résistance liée à l’arrêt de prise de médicaments, on lui propose l’autre protocole disponible dans les rayons. L’efficacité des deux types de protocoles étant garantie et avérée ». Néanmoins, les malades sont souvent sceptiques et refusent de prendre le protocole qui n’était pas celui initialement prescrit.
Le Dr Jean Bosco Elat du Comité national de lutte contre le Sida fait noter que l’Etat dans son budget annuel, sécurise des fonds pour l’achat des ARV. Il affirme que cette année, le budget a octroyé 5,5 milliards. Toutefois, l’augmentation, d’année en année, de la file active des patients sous traitement, crée toujours le fossé entre la demande et l’offre de financement des ARV malgré l’intervention des principaux bailleurs de fonds dans le Sida au Cameroun : Le Fonds mondial et la Fondation Bill Clinton via l’Unitaid.
Ces financements étrangers n’arrivent pas toujours pas toujours à point. C’est pourquoi, le gouvernement envisage des sources pérennes de financement des achats pour éviter de dépendre de ses partenaires de santé. Des réflexions ont été menées, des propositions faites. Elles sont encore en examen. On suggère par exemple que des taxes soient prélevées sur des articles de luxe, qui entrent au Cameroun, le tabac, l’alcool, etc. Mais des voix s’élèvent déjà pour rappeler qu’il n’y a pas que le sida qui tue et qu’il faut tenir compte de cette réalité aussi. Ce qui ne rend pas la décision facile à prendre.
En 2013, les besoins pour l’achat des ARV ont été évalués à 15 milliards de F. Le Fonds mondial a mis à disposition, quatre milliards au Cameroun, de l’aveu du Dr. Elat, la Fondation Bill Clinton, via ’Unitaid, elle, a ordonné le décaissement deux milliards auxquels on ajoute les cinq milliards du chef de l’Etat
De toutes les façons, la politique de soutenabilité des ARV est conduite par le ministère de la Santé publique qui implique des partenaires de santé, des bailleurs de fonds et des personnes de bonne volonté. Le chef de l’Etat a dû personnellement s’impliquer cette année pour éviter l’impasse avec l’instruction d’un déblocage spécial de cinq milliards de Fcfa destinés à l’achat des ARV à l’occasion d’une tension réelle sur les stocks.
