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Peinture: les zombies d’Aser Kash

Le plasticien congolais présente 27 œuvres à mi-chemin entre Warhol et Frankenstein à Douala.

 Que se passe-t-il si on assiste à cette rencontre ? L’artiste américain Andy Warhol retourne un siècle en arrière, traverse les frontières de la réalité pour collaborer avec Victor Frankenstein, le personnage de fiction de l’Anglaise Mary Shelley. On obtient ce résultat. « Appel d’air ». Une exposition de 27 peintures, 27 « créatures », du 16 novembre au 14 décembre 2013 à l’espace Doual’art, signée Aser Kash. Illustration des tribulations du plasticien congolais. Lui, le presque quadra, ancien candidat à l’émigration. Cherchant le chemin qui mène au paradis occidental par une tortueuse route. De Brazza à Tripoli. Mais en fait d’Eden, Aser Kash va trouver l’enfer. Un de ceux que les mots ne racontent pas.

La violence de ses aventures est imprimée sur les œuvres de l’artiste installé à Douala depuis 2000. Dans lesquelles il exorcise ses démons. Pour un rendu plus concret, une technique : le « matoschage ». Où Aser Kash met en pratique, une fois de plus, ses études en biochimie, avec du plastique brûlé. « Appel d’air », c’est donc des photos, du vinyle, de la peinture, du « matoschage », du marouflage, autre technique, pour donner vie à ses visages torturés. 27 écorchés vifs, sur un format allant de 70x85cm à 137x198cm, où les physionomies d’origine ont laissé place à des personnages dont l’aspect provoque divers sentiments, selon le contemplateur.

Figures hideuses, pleines de découpes, d’aspérités, sur lesquelles le pinceau s’est transformé en scalpel. Dans ce musée des horreurs, d’une splendeur à glacer le sang souvent, on hésite entre l’unité des grands brûlés, des corps décomposés, des zombies sortis tout droit d’un culte vaudou. Une esthétique de la laideur choisie pour raconter le processus émotionnel des candidats à l’émigration clandestine. Du rêve doré à la cruelle désillusion. L’histoire n’est pas belle. Les couleurs sombres sont là pour le rappeler.

Sur les visages, des vaisseaux par milliers qui se rejoignent, se séparent, comme cette route complexe de l’aventure où les vies se croisent. Le croisement est aussi dans la mise en perspective des toiles dans l’espace de la salle d’exposition. En face du visiteur, plusieurs existences, plusieurs points de vue, plusieurs narrations. On y découvre, au-delà de la surface torturée, des regards déterminés, et parfois des sourires effrontés d’individus que rien n’arrête. Des êtres ordinaires au final, comme Aser Kash.

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