La tournée récemment initiée par le président congolais, Joseph Kabila, dans l’est du pays est à la fois édifiante et symbolique. Intervenant après l’éclatante victoire des Forces armées de la République démocratique du Congo(FARDC) sur la rébellion du M23 , cette tournée marque la reprise en main de cette partie du territoire par l’Etat congolais .
La reprise en main de l’est de la RDC est d’autant plus déterminante que cette partie du territoire a été longtemps destabilisée par des puissances étrangères et des groupes armés à cause des appétits suscités par ses richesses minières. Vers 1890, les minerais du Katanga attirèrent le Premier ministre de la colonie du Cap (Afrique du Sud), le Britannique Cecil Rhodes, fondateur de De Beers . Rhodes menait une stratégie agressive dans la conquête de nouvelles sources de minerais. Il projeta de déconnecter le Katanga de l’Etat du Congo pour l’intégrer dans l’empire britannique en Afrique orientale. Son projet échoua. A l’indépendance de la RDC en 1960, des multinationales d’origine étrangère rééditèrent le même subterfuge en commanditant la sécession katangaise. A telle enseigne que bien avant l’indépendance de la RDC et après l’indépendance obtenue le 30 juin 1960, le pays n’avait jamais connu la paix sur l’ensemble du territoire national.
Le retour de l’autorité de l’Etat à l’est du pays a été rendue possible grâce à l’Organisation des Nations unies qui a mis à la disposition de la Mission des Nations unies pour la stabilisation de la RDC (MONUSCO) et du gouvernement congolais les moyens de faire respecter l’accord-cadre de paix signé le 24 février dernier 2012 à Addis-Abéba par le président Joseph Kabila, les représentants des pays-membres de la Conférence internationale sur la région des grands lacs(CIRGL), de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale(CEEAC) mais aussi par le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki Moon, et la présidente de la commission de l’Union africaine, Dlamini Nkosa Zana Zuma . Même si certains groupes armés tardent à déposer les armes, il est clair qu’ils n’ont plus les moyens de dicter leur loi à l’est de la RDC mais aussi et surtout que cette partie du territoire est en train d’être sécurisée. La sécurisation en cours permet à Joseph Kabila d’encourager les nombreuses populations déplacées du nord-Kivu à regagner leurs terres et à se pencher sur la reconstruction des diverses infrastructures détruites par les années de guerre .