Les experts de la Commission réunis depuis lundi à Yaoundé pour préparer le Conseil des ministres de jeudi prochain.
Ce n’est plus un secret pour personne. Le Lac Tchad, l’un des plus importants d’Afrique il y a quelques décennies, est en péril. Son assèchement a atteint des proportions inquiétantes ces dernières années, réduisant sa superficie de 26000 Km² en 1960 à moins de 2000 Km² actuellement. Le réchauffement climatique, une démographie galopante autour du lac sont pointés du doigt comme causes majeures de cet assèchement. En effet, non seulement la pluviosité dans la zone du Lac Tchad est faible, mais les populations environnantes, estimées à plusieurs millions aujourd’hui, utilisent abusivement les eaux du lac pour toutes leurs activités (agriculture, élevage, pêche, etc.). Mais, les pays (Cameroun, Niger, Nigeria, Tchad) qui profitent de ces eaux, réunis au sein de la Commission du Bassin du Lac Tchad (CBLT), avec de nouveaux membres comme la République centrafricaine et la Libye, tirent la sonnette d’alarme.
C’est dans ce cadre que les experts de la Commission sont réunis depuis lundi à Yaoundé, pour préparer la 59e session ordinaire du Conseil des ministres de la CBLT, prévue le 05 décembre prochain. Une réunion ouverte par Gilbert Didier Edoa, secrétaire général du ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire. Il est question pour ces techniciens d’apprêter les dossiers que les ministres vont éplucher. Et parmi ceux-ci, figurent les pistes à explorer pour que le Lac Tchad ne meure pas, tel que le présage une étude de simulation climatique menée par la NASA. L’une de ces pistes est donc le projet Transaqua, qui consiste à transférer les eaux du fleuve Oubangui en RCA vers le Lac Tchad, via le Chari et le Logone, par un canal long de 1350 Km. Et selon Sanusi Imran Abdullahi, secrétaire exécutif de la CBLT, les études sont en cours et il est envisagé d’organiser, dans chacun des pays membres, une conférence de donateurs pour aider à la réalisation de ce projet qui nécessiterait six mille milliards de F.
L’autre piste à explorer est la réalisation et la densification des bornes frontières du lac, car l’insécurité commence à faire son nid autour du lac. Le secrétaire exécutif a d’ailleurs annoncé que la Commission attend que le président Paul Biya convoque une réunion des ministres de la Défense pour discuter de ces questions. Toutefois, de l’avis de certains experts présents à Yaoundé, la sensibilisation des populations voisines du lac, afin qu’elles rationalisent l’utilisation de l’eau est également nécessaire. Tout comme il est nécessaire de leur proposer des sources d’eau alternatives pour gérer les problèmes du quotidien.
Au terme des travaux, les experts devraient également proposer au Conseil des ministres un moyen de fluidifier les contributions des Etats membres, car pour 2013, seuls le Nigeria et le Tchad sont à jour. Les arriérés de contributions quant à eux s’accumulent, ce qui freine la réalisation des projets de la CBLT.
Cordialement.