Les leaders musulmans accusent les autorités d’exactions sur leur communauté.
Les autorités angolaises viennent-elles de lancer une guerre contre l’Islam dans leur pays ? C’est en tout cas ce qu’affirment les leaders musulmans locaux. Ils indiquent qu’une soixantaine de mosquées ont été fermées et certaines détruites depuis octobre dernier sur le territoire angolais. Le gouvernement de son côté, dément toute chasse aux sorcières. Selon les autorités, ces mesures font suite à un recensement religieux lancé dans le pays face à la montée des sectes évangéliques, pour remettre de l'ordre en encadrant juridiquement ces mouvements. 1 200 sectes au total ont ainsi été recensées et attendent une reconnaissance juridique de l'Etat. Tandis qu’en fin octobre, le ministère de la Justice a rejeté les demandes d'environ 200 d’entre ces sectes, dont huit organisations islamiques, toutes contraintes de cesser leurs activités et de fermer leurs bâtiments.
Mais selon certains musulmans, l’opération ne servirait qu’à maquiller le jeu du gouvernement. « Ils font fermer nos lieux de culte pour en finir avec notre religion … », s’indigne David Alberto Já, leader de la communauté islamique d’Angola. A l’en croire, la religion musulmane est considérée dans ce pays comme une secte, et « certains représentants de l'Etat pensent que l'islam n'est pas dans la culture de l'Angola ». De même, le refus d’agrément à certaines organisations musulmanes présenterait une connotation, plus politique que juridique toujours selon ses dires.
L’affaire est si grave que le ministre angolais des Affaires étrangères a dû inviter les ambassadeurs accrédités dans le pays, vendredi dernier, pour leur réaffirmer que son « gouvernement ne chasse pas les musulmans », tel que la Constitution angolaise le prescrit.