Dans son dernier recueil de poèmes, « le Noir du soleil », Francis Beidi promène le lecteur à travers ses convictions.

C’est un voyage dans le temps. Aux années d’avant 2001. Date à laquelle Francis Beidi achève sa composition poétique sur le plateau Atemengue à Yaoundé. L’auteur le précise d’ailleurs à la fin de l’œuvre. Mais « le Noir du soleil » c’est aussi une promenade à travers ses pensées actuelles. Tant les mentalités ont stagné depuis lors. D’où l’appel du poète à l’« Eveil » de la « flamme au cœur du noir ». Françis Beidi encourage notamment les artistes, au nom du « Devoir de créateur », à surmonter la paresse. Une exhortation reprise par le préfacier Martin Ambara pour qui « chanter, créer ne suffisent pas ! Il faut agir ». Agir avec stoïcisme pour « rythmer la puissance du sort/qui vous est réservé », écrit Francis Beidi dans « Persévérance ». Mais il attache du prix au respect du vrai, qu’il réclame. De la vérité qui « procure infinie paix et tranquillité ». Mais qui « voltige désespérément ça et là/ Repoussée par les souffles violents/des dangereux reptiles en fête ». Et de fustiger l’hypocrisie, la fureur, l’horreur, la course à l’armement, les incohérences du monde. Plusieurs d’entre la trentaine de poèmes du livre, notamment « Premeditation », « Souffleur de crimes », Enfants contre guerre », abordent ces thématiques, trahissant la position de l’auteur vis-à-vis de la domination des peuples par d’autres peuples. Pour lui qui a « Envie d’envol », comme pour de nombreux auteurs qui l’ont précédé, la liberté doit être reine. Et cette liberté transparait dans le style choisi par Françis Beidi. Une poésie vivante, truffée de figures de styles, rimes et autres images, à travers laquelle s’interroge sur l’au-delà mais révèle aussi sa soif pour l’amour, la connaissance ou le bonheur. « le bonheur d’une âme de lumière/cultive le calme qui attire le succès ». Des aspirations bien actuelles aussi, dans ses sens sans doute.