L’insécurité engendrée au Sahel par des terroristes et différents trafiquants a pris une ampleur telle  qu’elle suscite diverses réactions de la part de nombreux gouvernements. La visite de travail que vient d’effectuer le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, au Niger  participe de cette logique. Dans cet espace sahélo-saharien qui représente un carrefour d’échanges et de brassages et qui constitue une source majeure d’inquiétude sécuritaire pour les Etats de la sous-région et pour la communauté internationale, le chef de l’Etat mauritanien et son hôte Mahamadou Issoufou, ont prôné l’unité d’action et donc la synergie pour faire face aux défis qui interpellent leurs  Etats et dont le plus important est la sécurité. L’accord de coopération militaire qui lie désormais les deux Etats s’inscrit dans le cadre de la nécessité de mutualiser les efforts communs pour combattre le terrorisme et les trafics divers.

 Il y a quelques semaines, les  représentants d’une vingtaine de gouvernements s’étaient  retrouvés à Rabat au Maroc à  la conférence sur la sécurité dans la zone sahélo-saharienne. Ils avaient  exprimé la volonté de renforcer la coopération transfrontalière face aux menaces sécuritaires en Afrique du nord et  l’espace sahélo-saharien, devenu « un espace ouvert pour divers mouvements terroristes et autre groupes qui prospèrent dans le trafic d’armes et de la drogue. » Intervenant à la suite de la réunion sur la sécurité des frontières qui s’était déroulée à Tripoli en mars 2012, quelques mois après la chute de Kadhafi, la conférence de Rabat avait insisté sur la nécessité de renforcer la coopération et la coordination sur la sécurité des frontières au Maghreb et au Sahel puisqu’il est établi que les groupes armés profitent de la faiblesse des échanges entre pays voisins pour commettre  des attentats .

  En tenant compte de la réalité selon laquelle plusieurs mois après l’intervention française  visant à déloger les  groupes armés liés à Al Qaïda au Maghreb islamique  (AQMI) , le danger terroriste n’est pas encore écarté , le Niger et la Mauritanie ont convenu d’une coopération militaire qui se situe  dans le prolongement de la conférence sur la sécurité dans la zone sahélo-saharienne. Il y a certainement là un pas important qui montre que la prise de conscience internationale évolue pour faire face aux problèmes d’insécurité  au sahel.