Sur le terrain, les préparatifs de l’intervention militaire s’intensifient.
Réfection de l’aéroport, arrivée de renforts et de matériels, fuite d’ex-combattants de la Séléka… la capitale centrafricaine, Bangui, connaît, ces derniers jours, un remue-ménage qui annonce l’imminence de l’intervention internationale annoncée dans le pays. Le nombre de soldats étrangers déployés sur le territoire dans la perspective de cette opération dépasse aujourd’hui les 3 000, après l’arrivée, ces derniers jours, de 700 soldats congolais et français supplémentaires. Outre ces deux pays, le Tchad, le Gabon, la Guinée équatoriale, la République démocratique du Congo et le Cameroun, disposent aussi de troupes dans le pays. Lesquelles devraient être complétées dans la perspective de l’opérationnalisation de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca) le 19 décembre prochain. Le Burundi a déjà promis d’y contribuer à hauteur de 800 soldats.
En attendant, les regards sont tournés vers le Conseil de sécurité des Nations unies qui doit décider avant ce vendredi de la forme que prendra l’intervention internationale en RCA et de la transformation ou non de la Misca en mission de paix de l’Onu. La France, qui dispose déjà de 600 hommes en Centrafrique attend l’adoption de la résolution du Conseil de sécurité pour entrer en action, pour environ six mois.
La mobilisation se poursuit également pour ce qui est du financement. Dimanche dernier, la Grande Bretagne a promis 16 millions de dollars (environ 8 milliards de F) pour appuyer la montée en puissance de la Misca. Les Etats-Unis ont déjà débloqué 40 millions de dollars (20 milliards de F), tout comme l'Union européenne (50 millions d'euros, environ 33 milliards de F) et la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Ceeac, 20 milliards de F) pour la RCA. Tandis que le Congo a depuis juin dernier octroyé un prêt de 25 milliards de F à Bangui. Ces aides pourraient être bientôt complétées à la faveur du sommet sur la sécurité en Afrique prévu vendredi et samedi à Paris. Le Premier ministre centrafricain, Nicolas Tiangaye saisira cette opportunité pour lancer un appel à l'aide, alors qu’une conférence des donateurs est d’ores et déjà prévue en janvier prochain pour mobiliser la communauté internationale pour ce pays où la crise frise déjà le génocide, selon certaines sources.
