Chefs d’Etat et de gouvernement d’Afrique et de France vont définir les formes d’une coopération efficace pour prévenir et gérer les conflits en Afrique et lutter contre le terrorisme.

 A l’initiative du président de la République française, François Hollande, Paris accueillera du 6 au 7 décembre prochain un Sommet pour la paix et la sécurité en Afrique. Selon des sources diplomatiques proches de l’organisation, les représentants des 42 pays africains (sur 54), dont 37 chefs d’Etat et de gouvernement sont attendus à ces assises de l’Elysée. L’objectif principal visé par cette rencontre au sommet est de permettre à l’hôte de la rencontre et à ses homologues d’Afrique de définir ensemble les formes d’une coopération efficace, en vue de prévenir et gérer les conflits en Afrique et de lutter contre le terrorisme.

Le sommet de l’Elysée se tient dans un contexte marqué en Afrique par de nombreux conflits et tensions qui compromettent son développement économique et l’amélioration du bien-être de ses populations. C’est ainsi qu’en Afrique centrale, la situation sécuritaire et humanitaire en République centrafricaine (RCA), se dégrade au fil des jours, depuis le coup de force de la Séléka du 22 mars dernier, et fait peser de lourdes menaces dans la sous-région, en dépit de la présence sur le terrain des forces de la CEMAC.

Dans la zone sahélienne, les actions terroristes menées par les groupes djihadistes notamment au Nord-Mali et au Niger n’épargnent pas les pays riverains dont les forces de sécurité sont mobilisées en permanence pour faire face à ces grands bandits.  L’Afrique de l’Ouest n’est pas épargnée, le Nigéria, pays le plus peuplé de la sous-région, est confronté aux attaques régulières du groupe islamiste Boko Haram. Dans la région des Grands lacs, l’armée de la République démocratique du Congo a remporté une victoire éclatante sur les rebelles du M23, mais la pacification de l’ensemble du pays n’est pas encore effective. Dans la Corne de l’Afrique, les tensions restent vives particulièrement en Somalie.

Dans le golfe de Guinée, où les pirates ne ménagent aucun effort pour empêcher la libre circulation des personnes et des biens, la situation sécuritaire est fortement préoccupante. C’est pourquoi s’adressant à ses pairs le 24 juin dernier à Yaoundé, à l’occasion du Sommet sur la sûreté et la sécurité maritimes dans le golfe de Guinée, le président Paul Biya les avait invités à réagir avec fermeté pour mettre hors d’état de nuire les pirates. « Nous devons prendre nos responsabilités pour que l’Afrique en général, et le golfe de Guinée, en particulier, ne soient plus jamais meurtris par les actes criminels des pirates. Nous devons réagir sans faillir et sans faiblir pour que notre océan retrouve sa quiétude d’antan », a-t-il déclaré. Et d’ajouter : « Je demeure, pour ma part, convaincu qu’il n’y a pas de développement sans paix et sécurité. Cela est encore plus vrai pour une région comme la nôtre où l’économie des Etats dépend encore plus largement de notre capacité à créer des richesses ; cette création des richesses passe également par une maîtrise totale de l’espace maritime ».

La situation sécuritaire de l’Afrique est d’autant plus préoccupante que réunis en mai dernier à Addis-Abéba lors du Sommet du cinquantième anniversaire de la création de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA) devenue l’Union africaine (UA), les chefs d’Etat et de gouvernement de l’organisation panafricaine ont marqué leur volonté de constituer une Force de réaction rapide, afin d’assurer par eux-mêmes la sécurité de leurs pays respectifs. Ils ont aussi rappelé l’importance des enjeux de développement, à savoir prévenir les conflits et assurer la paix sur le continent. Invité à ces festivités, François Hollande avait partagé les vues de ses hôtes en déclarant : « Ce sont les Africains qui demain devront assurer la sécurité de leur continent » même si « la France sera toujours à leurs côtés. Dans  la foulée, François Hollande avait convoqué le sommet qui s’ouvre vendredi prochain, un rendez-vous décisif pour l’avenir de la paix et de la sécurité en Afrique.