L’approbation récente par la commission constituante du projet de constitution devant être soumis à référendum marque un pas important dans la processus de transition amorcé par les nouvelles autorités. Il y a lieu de remarquer que cette approbation intervient au moment où sur l’ensemble du territoire national, on observe une certaine accalmie. L’une des preuves de cette accalmie est, à coup sûr, l’annonce par la fédération égyptienne de la reprise du championnat de football qui avait été suspendu pendant deux ans, le 26 décembre prochain.
L’approbation du projet de la nouvelle constitution intervient surtout au lendemain de la proposition formulée par les Frères musulmans appelant « toutes les forces révolutionnaires, partis politiques et personnalités patriotiques à entamer un dialogue profond pour sortir de la crise actuelle. » Le contexte, à ce moment, était marqué par le refus des Frères musulmans de reconnaître les nouvelles autorités et par les procès contre le président déchu, Mohamed Morsi, et les hauts dignitaires de la confrérie pour incitation au meurtre de manifestants. Autant le gouvernement de transition estimait que la page Morsi était tournée, autant les Frères musulmans croyaient fermement que le président déchu pouvait encore prétendre occuper le fauteuil présidentiel sur la base d’une légitimité acquise dans les urnes. Non seulement, le gouvernement de transition pensait que le mandat des Frères musulmans était clôturé, mais aussi et surtout, il était déterminé à assumer ses responsabilités jusqu’au bout conformément à la feuille de route qui prévoit des élections législatives en février ou mars prochain et la présidentielle, trois mois plus tard.
L’acte posé par la commission constituante est une étape essentielle de la feuille de route établie par les nouvelles autorités dans la cadre du processus de transition. On ne peut pas s’empêcher de remarquer que la nouvelle constitution érige en principe la liberté de croyance et consacre la laïcité de l’Etat égyptien. Il est clair que le référendum devrait être programmé à la fin de ce mois de décembre ou au début du mois de janvier prochain. Suivront par la suite les élections législatives et la présidentielle qui marqueront la fin de la transition et le retour à l’ordre constitutionnel.