La 3e édition du Salon urbain de Douala a officiellement lancé ses activités mardi.

Une vieille dame aveugle bénéficie désormais d’un passage sécurisé, marches et perron, pour accéder à sa maison. Une descente glissante et accidentée transformée en escalier. Des paravents au bord du Wouri pour cacher les pêcheurs, creuseurs de sable, souvent nus, à la vue des regards. Une modeste habitation à la porte refaite et pleine de mots. Ce sont quelques-unes des œuvres durables que la foule découvre ce 4 décembre 2013 à Bonamouti-Deïdo. A l’initiative du 3e Salon urbain de Douala, ouvert officiellement la veille. L’évènement, international, est organisé par Doual’art sous le thème « Douala Métamorphoses ».

Bénéficiaires de ces métamorphoses, quatre quartiers au centre des interventions du Sud 2013. Interventions d’artistes qui font œuvre utile. Comme le projet « Théâtre-source » à Ndogpassi III, qui permet d’approvisionner près de 3 000 personnes en eau potable, en même temps qu’il offre un espace récréatif aux populations. Du côté de Bessengue-Akwa, il sera encore question d’eau, mais également de meilleure circulation dans le coin. Du côté de Bonanjo, le parcours sera surtout historique. Seul bémol, le projet majeur, « Le jardin de sculptures », n’a pas trouvé espace pour l’accueillir, faute d’autorisation.

Autant d’œuvres dont la création ou la rénovation ont débuté depuis des mois. Et le travail va continuer au-delà du festival. C’est le cas de « Floating Quay » de l’artiste colombien Juan Fernando Herran, ponton en bois sur les berges du fleuve à Bonamouti, facilitant l’accès pour les usagers du plan d’eau. Marilyn Douala-Bell, présidente de Doual’art, précise : « Il y a des piroguiers ici qui disent qu’ils vont renouer avec ce qu’ils faisaient dans les années 60, des balades nautiques ».

A côté de ces matérialisations, des réflexions quotidiennes ont lieu au village du festival à Doual’art, Bonanjo, sur le rôle de l’art dans l’espace public.