Le monde entier a tenu à rendre un dernier hommage mardi à Mandela, le réconciliateur
Pour aller rendre un dernier hommage à leur leader Nelson Mandela décédé jeudi dernier à 95 ans, ils n’étaient pas très nombreux, les Sud-Africains qui ont fait le déplacement. C’est du moins l’impression qu’on a eue en regardant hier le petit écran. La forte pluie qui a arrosé hier Johannesburg est certainement pour quelque chose. D’ailleurs depuis la mort de Mandela, Johannesburg est sous la pluie, signe selon la tradition sud-africaine, qu'un chef estimé va être accueilli par ses ancêtres dans l'autre monde. N’empêche que le Soccer City Stadium de Johannesburg, où s’est déroulée la cérémonie, une vaste enceinte de football de 95.000 places était à moitié vide. C’est dans cette enceinte qu’en 1990, Nelson Mandela, fraîchement libéré des geôles de l'apartheid, avait été acclamé par la foule de ses partisans. C'est également en ce lieu que l'ancien président sud-africain et militant anti-apartheid fit sa dernière apparition en public, avant la finale de la Coupe du monde en 2010.
Les organisateurs ne pouvaient donc choisir que ce lieu plein de symboles pour dire adieu à leur leader incontesté. Prévue à 11 h (10 h au Cameroun), la cérémonie a commencé avec une heure de retard. Elle s'est achevée vers 15 h. Mais toutes les têtes couronnées qu’on attendait étaient là. On a même assisté à des scènes pour le moins inattendues. Une image qui a pour ainsi dire volé la vedette à Nelson Mandela : le président Barack Obama a serré la main de son homologue cubain, Raul Castro avant de monter sur la scène du FNB stadium de Soweto pour livrer son discours. Barack Obama a été la grande vedette de ce show. Il a séduit la foule. Le président américain a reçu une standing ovation.
Plusieurs allocutions ont été prononcées. C’est à la présidente brésilienne, Dilma Rousseff, qu’est revenu l’honneur de succéder au président américain, visiblement très populaire en Afrique du Sud. Elle a été suivie par le vice-président chinois Li Yuanchao et le président namibien Hifikepunye Pohamba. Les Sud-africains très excités tout au long de la cérémonie n’avaient de cesser de chanter et de danser à la gloire de leur héros, obligeant le maître des cérémonies, le vice-président de l'ANC, Cyril Ramaphosa, à appeler les spectateurs à faire preuve de… discrétion. C’est le prêtre Ivan Abrahams qui a clôturé les éloges funèbres par un sermon sur la réconciliation. Le grand homme sera inhumé dimanche prochain dans son village natal.