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Mandela et nous

Entre le Cameroun et l’icône de la lutte anti-apartheid, une relation peu ronflante, mais ô combien singulière et profonde.

Y avait-il quelque chose de particulier entre le Nelson Mandela que la planète entière pleure depuis jeudi dernier, et notre pays, le Cameroun ? A première vue, rien de bien spécial. L’histoire est pourtant là, pour indiquer le contraire. En juillet 1996, celui qui est alors le président sud-africain depuis deux ans, visite le Cameroun deux fois en l’espace d’une semaine. Nelson Mandela qui prend part au sommet de l’Organisation de l’Unité africaine doit écourter son séjour à Yaoundé en raison de deux visites d’Etat prévues dès le lendemain en Grande-Bretagne et en France. Les Camerounais le voient donc partir avec un pincement au cœur. Ils seront consolés huit jours après, lorsque Mandela, de retour de son périple européen fait escale à Yaoundé avant de regagner Pretoria. Une heure et vingt minutes de communion, de bonheur.

Le geste est apprécié à sa juste valeur, par les Camerounais venus par centaines à l’aéroport international de Yaoundé-Nsimalen, et leur chef en premier. En une escale technique loin d’être fortuite, Mandela montrera son attachement vis-à-vis du peuple camerounais qu’il comblait ainsi; et du président Paul Biya qu’il rencontrait pour la troisième fois. Sentiment réitéré devant la presse : « C’est un homme que je connais bien, que je respecte. Et son élection comme président en exercice de l’Organisation de l’Unité africaine est une indication de la grande estime que nous avons pour lui. »

Le cliché de ce mois de juillet 1996 ne résume peut-être pas, à lui seul, la relation entre Mandela et le Cameroun. Mais il est forcément révélateur à plus d’un titre. Il traduit une sorte de reconnaissance de la part de Nelson Mandela, qui au lendemain de sa sortie de prison avait tenu à témoigner sa gratitude envers tous ceux qui l’avaient soutenu dans le combat contre la ségrégation. Et il les connaissait plutôt bien. Par exemple, Mandela savait que c’est la voix du Cameroun qui avait porté le manifeste de Lusaka en 1969. Le pays, qui occupait là encore la présidence en exercice de l’organisation panafricaine avait eu le privilège de présenter à la 24e Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies, cet engagement des pays africains à refuser tout dialogue avec le régime raciste de Pretoria. Une position qui devait rester inchangée tant que les droits de la majorité noire continuaient à être bafoués en Afrique du Sud. Les historiens notent aussi que le Cameroun est parmi les pays de l’OUA et du Mouvement de non-alignés à avoir mis en pratique ces principes avec le plus de fermeté.

Et une fois le combat gagné, avec notamment la libération de Mandela, la fin de l’apartheid, l’accession de Nelson Mandela à la magistrature suprême, Yaoundé sera encore dans le peloton de tête en matière d’établissement des relations diplomatiques. L’image de Paul Biya et Nelson Mandela main dans la main à Yaoundé en 1996 est comme l’aboutissement d’une longue lutte. Mais aussi comme le point de départ d’une nouvelle vie, comme l’avenir le montrera avec les ouvertures de hauts commissariats à Yaoundé et à Pretoria sous la présidence de Nelson Mandela.

En somme, une relation discrète mais efficace à l’image de la diplomatie camerounaise et du profond respect que le Cameroun vouait à la stature du combattant de la liberté, de la paix, de la justice et de la tolérance. Des valeurs évidemment partagées par le chef de l’Etat camerounais.



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