Des averses continuent de tomber sur la ville en ce mois de décembre, à la surprise de tous.
Les populations de Douala étaient habituées à entrer en saison sèche dès mi-novembre. Les vêtements légers pouvaient alors sortir des placards. Sauf que désormais, la donne a changé. Quelques jours de soleil, on croit que c’est bon, mais, sans crier gare, un orage s’abat, causant parfois des pertes humaines et matérielles – cinq morts à « Nyala Pariso » le mois dernier, deux personnes emportées par les eaux au carrefour Cité, etc.
Autre coup de dame pluie, faire tomber la nuit en pleine matinée. En fait, il peut faire brusquement très sombre. Le petit Julien, trois ans, a un jour demandé à son père s’il allait désormais à l’école la nuit aussi…
De fait, les populations ont du mal à comprendre ce qui se passe réellement. Difficile de dire que les pluies sont complètement passées. Risqué de parier qu’il n’en tombera plus d’ici la fin de l’année. Pour avoir une idée du temps qu’il fera dans les prochains jours, CT est allé rencontrer des enseignants du département de Géographie de l’université de Douala, notamment le Dr Gratien Tchiadeu et Claude Fotso.
Selon ces spécialistes, la moyenne pluviométrique du mois de décembre à Douala, depuis 50 ans, est de 26mm mensuels (un record de 63mm a été enregistré le 29 décembre 1964, et 61,9mm relevés le 2 décembre 1956). Maintenant, les précipitations journalières dépassent largement le cumul mensuel avec des hauteurs assez élevées. Quelques explications techniques sont données : à Douala, la masse pluvieuse est due à la pénétration de la mousson atlantique dans la ville. Quand la mousson est épaisse et profonde (forte humidité) il y a risque de fortes précipitations. En outre, l’anticyclone de Sainte-Hélène, responsable de la mousson, ne s’est pas affaibli en dépit de quelques accalmies.
Depuis novembre, on a toujours un ciel très chargé en vapeur d’eau et bas, d’où une atmosphère sursaturée en vapeur d’eau. Selon nos experts, les précipitations du mois de décembre ne sont rien d’autre qu’une anomalie climatique et persistante. Au mois de janvier, on aura « un ensoleillement franc », qui se manifeste déjà par une brume sèche malgré la pluie.
