Le Cameroun veut convaincre certains joueurs très prometteurs déjà engagés avec les sélections jeunes de la France.
Une délégation du Comité de normalisation de la Fécafoot est annoncée en Europe dans les prochains jours. Leur mission ? Convaincre certains joueurs d’origine camerounaise, des binationaux comme on dit, de jouer pour le Cameroun en vue notamment de la prochaine Coupe du monde. « Mais il est aussi question de préparer l’avenir », précise-t-on du côté de la Fécafoot. La question avait d’ailleurs été officiellement évoquée le 12 décembre dernier, à l’occasion d’une réunion du Comité de normalisation. Avec des cibles bien précises : Axel Ngando, Samuel Umtiti, Jean-Christophe Bahebeck et Jean-Paul Ntep de Mabiba. L’idée est donc de clarifier la situation de ces binationaux qui évoluent du côté de la France et ont tous joué avec les sélections jeunes des Bleus. Puisque le règlement de la Fifa leur permet encore de porter les couleurs des Lions indomptables tant qu’ils n’ont pas joué en sélection nationale senior, le Cameroun garde bon espoir de les convaincre.
Une situation qui ne plaît pas forcément au principal pays touché par la question des binationaux. Interrogé sur la question en octobre dernier, Willy Sagnol, entraîneur de l’équipe de France Espoirs, n’avait pas mâché ses mots : « Je pars du principe qu’un joueur qui, à un moment donné, choisit une autre sélection que la France, est un joueur sur qui on n’aurait jamais pu compter dans les moments difficiles. A la rigueur, bon débarras. Parce qu’on a besoin de joueurs qui ont envie de porter le maillot bleu ».
C’est dire qu’il va falloir se montrer particulièrement prudent et persuasif. Surtout quand on sait, par exemple, que le jeune Jean-Paul Ntep de Mabiba est actuellement l’objet de toutes sortes de convoitises. Lui qui se dit partagé entre son désir de jouer pour le Cameroun et la France. Tandis que Samuel Umtiti, Jean-Christophe Bahebeck et Axel Ngando ont été champions du monde U20 avec l’équipe de France en juillet dernier. L’idée de disputer la Coupe du monde, une CAN tous les deux ans peut constituer un bon argumentaire.
Mais il sera surtout question pour le Cameroun de faire les choses dans les règles pour ne pas être à la merci d’une attaque préjudiciable comme cela aurait pu être le cas dans l’affaire du recours de la Tunisie contre Joël Matip et Eric Maxim Choupo-Moting. « On pourrait s’étonner que ça prenne autant de temps parce que ces jeunes sont suivis depuis des années par le Cameroun. Il est temps de réagir maintenant sinon ils vont nous filer entre les doigts », estime un journaliste sportif. Le Cameroun n’est d’ailleurs pas le seul dans ce cas puisque les autres pays africains qualifiés pour la Coupe du monde ratissent le plus large possible pour avoir la meilleure équipe en juin prochain.
