Dans les familles, l’on s’apprête déjà pour la Saint Sylvestre, après avoir sobrement célébré la Nativité.

Mercredi 25 décembre 2013, quelques retardataires font encore leurs emplettes. Au petit marché Oyom Abang à Yaoundé, ce sont les bousculades autour de l’unique boucher présent sur la place. « Jusqu’à hier soir, mon compagnon était coincé en brousse et n’avait pas pu expédier l’argent nécessaire à la fête. Nous sommes donc obligés de colmater les brèches avec le plus facile : la viande de bœuf et du riz. Nous avons pu trouver quelques jouets, et des vêtements pour les enfants, on verra plus tard », explique une mère de famille. Tandis que cette famille en est encore aux préparatifs de Noël, les voisins sont en plein dans la fête depuis la veille. C’est que certains de leurs enfants prennent la première communion. L’événement est dignement fêté, sans excès particuliers néanmoins. Un cochon a été abattu, des poulets achetés, un met d’arachide et du vin de palme sont venus du village.

Fête religieuse, Noël a encore été l’occasion cette année pour l’Eglise de passer son message.  Elle a ainsi saisi l’opportunité pour repréciser aux chrétiens l’essence même de cet événement devenu une tradition. Ainsi hier, au-delà des messes et des cultes célébrés dans les temples, une caravane d’évangélistes a sillonné les artères de la ville invitant les habitants à donner véritablement leur vie à Jésus-Christ. « Cette fête n’est pas seulement celle des enfants comme on le pense dans l’imagerie populaire, c’est même le moment pour chacun de se demander le sort qu’il a réservé au petit enfant qui se célèbre aujourd’hui », insiste un membre de la caravane.

Loin de ces considérations spirituelles, quelques fêtards invétérés ont pris leurs quartiers au centre-ville. Entre amis. Le nommé Elvis M., 26 ans, explique : « nous ne faisons rien de particulier. Juste des retrouvailles autour d’une bière et d’un poulet braisé… Nous « tapons » les divers et puis chacun s’en retourne chez lui, en attendant la Saint Sylvestre ».