Le réveillon n’aura pas été très mouvementé dans la capitale économique.

Douala, 24 décembre 2013. Les douze coups de minuit vont bientôt sonner pour célébrer la venue de Christ au monde. Pourtant, dans les artères de la capitale économique, on est bien loin d’une ambiance de fête surchauffée. Même si quelques irréductibles ont choisi de passer le réveillon hors de leurs domiciles. Ça et là, les lieux de réjouissance sont clairsemés. Des tables vides attendent toujours preneur.

Mais au hasard de quelques rues vides, on découvre tout de même des ilots de joie débordante. Comme cette scène digne d’un début de film érotique dans un bar d’un couloir de New Bell. Ou cette atmosphère chaude dans une ruelle pavée à Bonadibong, grâce surtout à l’animation d’une société brassicole. Du côté de la rue de la Joie à Deido, la véritable attraction est surtout un gai luron qui danse et chante au milieu de la route. Même les vendeurs de bonne chère ont boudé la soirée.

A la Douche municipale, il y a de l’affluence, mais rien d’exceptionnel. Même chose à la Cité des Palmiers, à Akwa nord ou du côté de Village, au lieu désormais appelé « Carrefour Nelson Mandela » - et dont l’ancienne appellation faisait crisser des dents à certaines autorités administratives. Des endroits habituellement bondés en week-end le sont nettement moins en ce soir de fête. Même la musique se fait discrète. Pour Philippe N, un de ces noctambules du réveillon, « il ne faut pas oublier que nous sommes en semaine et après la fête, les gens devront retourner au boulot pour deux, voire trois jours ouvrables. Donc vaut mieux éviter les excès. De plus, avec l’argent qui ne court pas les rues ces temps-ci, on est plus réfléchi et on évite les dépenses inutiles ».

Tout de même, il est des endroits qui n’ont pas connu de crise : les églises. Beaucoup de résidants de la ville ont choisi d’entrer dans la fête de la Nativité avec piété. Un groupe de jeunes a même choisi la rue de Douala-Bercy à Akwa pour prêcher la Bonne Nouvelle. Sous l’œil vigilant de nombreuses patrouilles des forces de l’ordre qui ont quadrillé la cité économique, à pied comme en voiture.