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Dossier de la Rédaction

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Interview: «On ne saurait se rendre justice soi-même»

Me Louis Tchokote Wansi, avocat apporte son éclairage sur la persistance de justice populaire.

Du point de vue juridique, comment expliquez-vous la persistance de la vindicte populaire dans plusieurs villes du pays ?

La vindicte populaire est le fait de se rendre justice soi-même. Ce n’est pas un comportement à encourager parce que c’est l’Etat qui rend justice. En tout temps, il faut se référer à la répression étatique.

Généralement, les auteurs pointent du doigt la lenteur de l’action judiciaire. Parfois après une arrestation, l’enquête prend du temps. S’agissant d’un crime, il y a une instruction. Lorsque le juge vous place en mandat de détention préventive pour six mois, il se donne le temps de voir alors que ça brule et il faut vite faire. Et lorsque l’affaire va aller en jugement, il y aura encore beaucoup de temps qui va s’écouler.

Et c’est après peut-être après trois ans, quand les esprits se sont apaisés qu’une décision intrevient. Peut-être par intention ou pas, les acteurs de la justice à un niveau ou à un autre posent des actes sachant que ça va fausser le jugement. Et lorsque ça remonte jusqu’à la Cour suprême qui ne regarde que le droit finalement, il arrive que les suspects soient acquittés. C’est ça qui est choquant.

Donc, les gens préfèrent se rendre justice eux-mêmes parce qu’ils ont les preuves, discutables certes, pour punir l’accusé. C’est cela qui peut expliquer la justice populaire. Mais on ne saurait se rendre justice soi-même sinon ce serait la loi de la jungle.

On constate une certaine tolérance de vis-à-vis de cette pratique. N’est-elle pas punissable ?

Si on a blessé, si on a donné la mort que ce soit les blessures simples ou graves ou des coups mortels,  peut être même l’assassinat ou le meurtre selon que l’intention est bien établie ou pas. En ce moment, ce sont les infractions qui sont punissables. Maintenant au plan social, il peut avoir une tolérance qui n’a pas de fondement juridique.

Que peut-on donc faire pour renverser cette tendance ?

Je crois qu’il est urgent que tous les acteurs de la justice prennent leurs responsabilités et réagissent très rapidement. Je prends le cas de la jeune fille qui a été violée par quatre hommes en Inde.

La population ne supportait pas de les voir circuler ou d’attendre le jugement. La justice a très vite réagit et a rendu une décision qui a apaisé les humeurs. Je crois que si notre justice pouvait faire de la sorte, il y aurait de moins en moins de justice populaire.


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