Le Cameroun, pays émergent à l’horizon 2035. Un objectif atteignable. Pourvu que, à la croisée des chemins où notre pays se trouve, chaque Camerounais mette son point d’honneur à répondre à l’exhortation du chef de l’Etat, Paul Biya à un nouveau sursaut patriotique. A condition surtout que les hommes et femmes de ce pays nôtre, individuellement et collectivement, fassent le choix de l’effort et du courage, à travers l’engagement sans réserve de tous à la cause de l’émergence du Cameroun à l’horizon 2035. Dans son message radiotélévisé de mardi soir, veille du Nouvel An, le président de la République a tracé avec précision pour ses compatriotes la voie à suivre, tout en indiquant les actions à mener et les choix à faire. Pour que le Cameroun se mette résolument sur le chemin de l’émergence notamment, Paul Biya nous invite à nous fixer des objectifs élevés, en nous imposant une discipline collective rigoureuse.
En citant les Lions indomptables, pour saluer leur brillante qualification à la phase finale de la Coupe du monde de football 2014 au Brésil, le chef de l’Etat est parfaitement resté dans la logique de son appel à ses compatriotes pour un nouveau sursaut patriotique. L’engagement et le sursaut patriotique auquel Paul Biya appelle les Camerounais sur la voie de l’émergence trouvent leur parangon dans le « fighting spirit » retrouvé des Lions indomptables. Conquérante telle qu’elle s’est affichée à l’occasion de sa victoire éclatante face à la Tunisie le 17 novembre 2013 à Yaoundé, la sélection nationale fanion a su démontrer à nouveau, au sortir d’un passage à vide de quelques années, qu’une discipline collective rigoureuse est payante. « Faites-nous vibrer encore. Le peuple camerounais est avec vous ». Par cette exhortation, le chef de l’Etat souhaite voir la jeune génération des Lions suivre les pas des anciennes gloires du football camerounais. Non seulement les Lions ont porté haut les couleurs nationales lors des campagnes glorieuses d’Espagne 1982 – un premier tour sans défaite – et d’Italie 1990 – première équipe africaine en quarts de finale –, mais encore ils en sont à leur 7e participation à la prestigieuse compétition, ayant conduit la FIFA à faire passer de deux à cinq le nombre d’équipes africaines en coupe du monde.
Ce qui vaut aujourd’hui aux Lions Indomptables d’être cités par le chef de l’Etat comme modèles d’engagement et de sursaut patriotique tient à cette capacité de résilience dont ils ont su faire montre quand les circonstances paraissaient désespérées. Les Camerounais qu’on sait jaloux de leur football et de leur équipe nationale, ont vite fait de comprendre, à l’occasion de l’ultime match qualificatif remporté de fort belle manière, que quelque chose de magique s’est opéré au sein de l’équipe des Lions. Oubliée, l’époque où des observateurs, à peine sévères dans leur évaluation, déploraient chez les Lions le manque de combativité et d’engagement, ajouté à un excès de suffisance. Certes les sempiternels problèmes liés à l’encadrement administratif, technique et financier des Lions tardent à trouver des solutions claires et durables. Mais force est de constater que les Lions indomptables n’ont jamais tout à fait perdu leur rage de vaincre.
Le refus de la défaite, la combativité, la solidarité, le courage… autant de valeurs du « fighting spirit » des Lions indomptables qui, cultivées au sein de l’équipe et encouragées comme il convient de l’extérieur, sont susceptibles de faire briller encore plus fort l’étoile du Cameroun au firmament de la planète foot. A l’issue de leur match victorieux contre la sélection tunisienne des Aigles de Carthage, le capitaine Eto’o Fils et coéquipier ont, à travers une lettre de remerciements aux supporters des Lions, fait un serment solennel de « poursuivre – tous unis et autant engagés – dans la même lancée, avec courage er détermination, dans le travail sans relâche, l’effort soutenu, la discipline sans faille, la mobilisation de tous les instants, toujours pour sa gloire et l’honneur de la patrie, partout et chaque fois ». Ce faisant, les Lions ont pris un rendez-vous avec l’histoire. Ce n’est pas le soutien des Camerounais en général, et du premier sportif camerounais en particulier qui leur fera défaut lors de leur prochaine expédition au Mundial du Brésil.
