Conçu à l’intention des personnels de ces postes de contrôle, le document devrait servir à  renforcer le dispositif de lutte contre la corruption.

Entre 2010 et 2013, le taux de surcharge des véhicules dans les stations de pesage du Cameroun est passé de 10,5 à 7,5%. Une baisse encore loin du taux zéro visé par le ministère des Travaux publics (Mintp) dans sa stratégie de préservation du patrimoine routier. Raison pour laquelle le département ministériel a élaboré un Code éthique et de déontologie des personnels en service dans les stations de pesage routier. Conformément à l’arrêté du 02 décembre 2013 signé du Mintp, Patrice Amba Salla, la mise en œuvre dudit document sera assurée par un Comité d’éthique présidé par l’Inspecteur général. Au Mintp, le Code est davantage perçu comme un contrat de performance avec les personnels des postes de pesage, qui, affirme-t-on, sont sujets à une corruption pressante de la part des transporteurs. Des statistiques ont d’ailleurs permis de prouver que seuls 20% des transporteurs se conforment aux stations de pesage, le reste (80%) n’étant pas des professionnels.

Qui est concerné ?

Le code s’applique au personnel de l’Etat en service dans les stations de pesage ; au personnel travaillant dans les stations de pesage pour le compte des concessionnaires privés, en l’occurrence les entreprises assurant la maintenance des équipements de la station ; à toute autre personne participant même occasionnellement à toute activité dans une station de pesage. Pour ce dernier cas de figure, ce sont les démarcheurs qui sont visés.

Conduite à tenir

Devoir d’application au travail, respect des collègues et des supérieurs, intégrité, devoir de correction, indépendance, impartialité et loyauté sont les valeurs professionnelles prescrites par le code. Il est interdit à l’employé « de solliciter, de susciter, d’accepter ou de recevoir  quelque avantage que ce soit en échange d’une décision. Il doit dénoncer à son supérieur hiérarchique, tout acte de corruption ou tentative de corruption ».

Contrôle

Des contrôles inopinés de l’Inspection générale et de la gendarmerie vont se poursuivre pour veiller au respect des dispositions du code. Le Comité d’éthique devra exploiter les rapports de ces descentes et les lettres de dénonciation des tiers sur les activités de pesage routier. Ce Comité a aussi pour missions d’auditionner les personnels soupçonnés d’actes de corruption et de proposer des sanctions au Mintp.

Sanctions

Les personnes qui violent le code s’exposent tour à tour à un avertissement, un blâme, une mise à pied et une exclusion définitive. Des poursuites judiciaires à l’encontre des fraudeurs ne sont pas exclues.

Le Cameroun compte actuellement 17 stations de pesage réparties sur l’ensemble du territoire. Ce chiffre devrait bientôt être porté à 21, avec la mise en service annoncée d’ici fin janvier, de quatre nouvelles stations notamment à Bonis ; sur les axes Garoua Boulaï-Meïganga, Obala-Mbandjock et Bamenda-Batibo.