Des décisions nobles, mais rarement respectées, sont individuellement prises en début d’année.
Peu avant la fin de l’année 2013, Rosette S. affirme que son compagnon avait pris la résolution d’abandonner la cigarette. Deux semaines sans fumer. Elle croyait que, Bertrand M. son partenaire, était enfin déterminé, lui qui fume depuis 15 ans. Mais patatras ! Le revoilà avec des mégots le soir du 1er janvier 2014. « Il prétendait que c’était juste pour gérer l’ambiance de fête avant d’abandonner définitivement. Mais je n’y crois pas. L’an dernier, il a pris le même engagement sans respecter sa parole », se désole sa compagne.
A l’aube du Nouvel an, les bonnes résolutions se multiplient et varient d’un individu à un autre. Arrêter les dépenses intempestives, les calomnies et les ragots, s’engager dans une œuvre de charité, aller davantage à l’église… La liste est bien longue. Certains refont des vœux de fidélité à eux-mêmes. « Plus de maîtresses logées et nourries, plus de rentrées tardives dues à des détours dans les lieux mondains ». Mais ces promesses ne tiennent généralement que le temps d’une fleur. Léon Jonas Ndi reconnaît que d’année en année, il est pris dans son propre piège. Il comptait construire sa maison du village en 2013. Résolution non tenue. Pareil en 2012, où il n’a pas pu arrêter l’alcool qui engloutit une bonne partie de ses finances. En 2014, il semble bien résolu à être plus présent à la maison pendant le week-end pour encadrer ses enfants dans leurs études.
Joël F., cadre dans une grande entreprise de la place, a une explication sur ces résolutions non tenues. « Un travers a toujours une cause. Il faut d’abord identifier la cause et la soigner avant de prendre des résolutions. Un fumeur fuit le stress. Tant qu’il n’a pas résolu le problème qui lui cause le stress, il lui sera difficile d’abandonner la cigarette du jour au lendemain. Ça peut être le chômage, les troubles dans le foyer ou le célibat. Dans tous les cas, il faut soigner au préalable le mal à la racine pour espérer respecter les résolutions », explique-t-il.
A l’épreuve de l’action, plusieurs facteurs peuvent s’ériger en obstacles. « On peut vouloir par exemple terminer un chantier et un cas de maladie ruine le projet, ajoute Joël F. Là ce n’est pas la bonne foi qui fait défaut, mais les aléas de la vie ». Il continue : « S’agissant des vœux de fidélité, des souhaits d’abandonner des vices comme l’alcool, la cupidité, etc. il ne faut pas oublier que l’homme est par essence faible. Il est toujours soumis à la tentation. Parfois, c’est difficile de ne pas succomber ». Cela n’empêche rien. Puisque l’année d’après, on remet ça. Des résolutions plus fermes encore.
