Le Cameroun a beaucoup d’atouts. C’est un lieu commun, reconnu et répété, qui exprime cependant la réalité.
Ces atouts sont vantés par les responsables gouvernementaux ou privés à l’intérieur du pays à chaque occasion, à l’instar des signatures de conventions avec des partenaires nationaux ou étrangers, ou à l’extérieur lors des missions économiques pour séduire les investisseurs.
D’aucuns savent les apprécier. C’est à dessein que le président Paul Biya met en exergue quelques-uns dans son message à la Nation à l’occasion du nouvel an. Il en est ainsi de la paix. Contrairement à une acception induite par la facilité voire la légèreté, la paix n’est pas une donnée. Elle n’est pas non plus définitivement acquise. Personne ne doit jouer avec la paix. Sans remonter loin dans le temps, des menaces contre la paix ont ébranlé la société camerounaise ces deux dernières décennies : il en fut ainsi en octobre 1992, après la première élection présidentielle de l’ère multipartiste ou encore avec ce qu’il est convenu d’appeler « les marches contre la vie chère » en 2008. Elle mérite, pour être préservée, toutes les précautions et une attention permanente et jamais trahie. Faute de paix, les exemples, mauvais, observés au voisinage du Cameroun avec de dramatiques conséquences chez nous, sont révélateurs desravages, des haines, des destructions de biens, de la désintégration des structures étatiques comme du sentiment national ainsi que des tragédies humaines. La paix est, avec travail et patrie, le premier mot du triptyque de la devise de notre pays. Voilà pourquoi elle demeure l’un des leitmotiv de Paul Biya, qu’il s’emploie à maintenir et à cultiver avec ses compatriotes et le concours des partenaires. La paix est une condition de la stabilité, autre atout cité par le président de la République. Cette stabilité induit la confiance en notre pays.
Deux autres atouts importants, cités par le président de la République dans son message du nouvel an, ont depuis longtemps mis en lumière, et ce n’est pas une révélation, les potentialités du Cameroun : les ressources humaines et les richesses naturelles. Le Cameroun, dit-il, a « des hommes, des femmes et des jeunes talentueux, ingénieux, bien formés et entreprenants, capables de relever » les défis qui se posent pour le développement de notre pays. Quant aux richesses naturelles, du sol comme du sous-sol, elles sont variées, abondantes et répertoriées. Le propos est moins de les citer ici que d’indiquer combien leur exploitation judicieuse, pour l’intérêt du pays, peut s’avérer déterminante dans la construction du Cameroun.
Mais, paradoxe, pourquoi la conjonction de tant d’atouts et bien d’autres ne produit ni le déclic ni les effets escomptés ? « Serions-nous, se demande le président Paul Biya, incapables de faire ce que d’autres pays comparables au nôtre ont fait ou sont en train de faire ? »Sa réponse montre qu’il ne désespère de rien : « je ne crois pas ». Il insuffle l’espoir. Avec une touche pédagogique, afin que les Camerounais fassent valoir et fructifier les atouts indéniables de notre pays. Avec courage, il rappelle les responsabilités des uns et des autres. Il répète que c’est le temps de l’action. Pour faire mieux qu’auparavant, pour aller plus loin, il faut mettre l’accent, souligne-t-il, sur deux points importants : la primauté de l’intérêt général et la coordination des efforts. Le gouvernement et les responsables des administrations publiques et para-publiques peuvent trouver là les mots-clés de leurs feuilles de route pour l’année qui commence. Avec au bout du compte l’obligation des résultats.
