Les jeunes ont adopté des comportements sains et sont bien habillés, malgré quelques égarements.
C’est un homme en tenue qui le confie sous cape et en se fendant d’un large sourire. En décembre dernier, deux jeunes filles auraient été arrêtées pour indécence vestimentaire. On leur reprochait d’être mal habillées. Deux autres auraient carrément été « déshabillées » par des éléments du BIR qui leur reprochaient d’avoir exposé leur ventre, leur dos et leurs fesses au public. Conséquence : ces jeunes filles ont pris la fuite et se sont réfugiées dans la brousse. Info ou intox ? Toujours est-il que les autorités administratives, notamment le préfet et le sous-préfet de Foumban disent n’être pas au courant de ces allégations.
Ce mardi matin, tout semble calme dans la ville de Foumban. Très tôt, les élèves ont pris le chemin des classes. Les uniformes de classe, notamment les jupes des jeunes filles sont assez longs et couvrent l’essentiel de leurs jambes. En ville, les ménagères font leurs emplettes au marché central de Foumban. Le vestimentaire est assez correct. Les dames arborent des pagnes et sont couvertes jusqu’au visage, tradition oblige. Aïcha M., mère de deux enfants, musulmane, dit n’être même pas au courant de ce qu’il y a une croisade contre l’indécence vestimentaire. « Je porte toujours des pagnes et j’ai le visage couvert. C’est un devoir pour la femme », indique la jeune maman.
Josiane K., une chrétienne corrobore les propos d’Aïcha. « Depuis que j’ai été affectée ici dans cette ville, je me suis adaptée à l’environnement culturel. Les gens sont sobres ici, et ne suivent pas bêtement la mode », nous éclaire la jeune femme employée dans un service administratif de la place. Néanmoins, il arrive que lors des manifestations, des mariages et autres soirées festives, les jeunes arborent des tenues jugées « sexy ». Selon une élite rencontrée, les jeunes filles sont généralement bien habillées lorsqu’elles portent des tenues traditionnelles (pagnes par exemple). Mais lorsqu’elles décident de se mettre à la mode, leurs tenues deviennent indécentes et provocantes. Mais, souligne le préfet, la « situation n’est pas alarmante ».
