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Dossier de la Rédaction

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Gaston Kelman et l’identité culturelle

L’auteur de « Je suis Noir et je n’aime pas le manioc » parle de sa vision de l’Africain.

 Sa franchise ne plaît pas à tout le monde. Des coups, Gaston Kelman en a pris, souvent, de la part de ses compatriotes et d’intellectuels étrangers. Celui qui se décrit comme un « malade mental », dans le bon sens du terme bien sûr, comprend que ses opinions bien tranchées sur les questions de panafricanisme et d’identité culturelle peuvent ne pas lui valoir que des applaudissements. Mais l’auteur de « Je suis Noir et je n’aime pas le manioc », se réjouit d’avoir au moins réussi à introduire le débat sur ces sujets, et se sent comme un prophète chez lui. L’action de Gaston Kelman débute dans sa jeunesse. Produit du séminaire, il déclare que ses plus belles années, il les a passées au primaire et au secondaire.

Années d’innocence oui, mais pas de léthargie intellectuelle. « Au séminaire, j’ai pu profiter d’une construction mentale exceptionnelle et c’est peut-être cela qui fait que je sois un homme convaincu de ce qu’il dit », déclare l’écrivain. De l’université de Yaoundé I, il sort nanti d’une licence bilingue. Et puis, un jour, sans doute guidé par son esprit espiègle et d’aventurier, il en a eu assez et prend la route de la France. C’est là qu’il touche à la plume. Et contre toute attente, ce n’est pas une muse ou l’amour qui l’inspire, mais un tout autre phénomène. « J’ai entrepris des études d’urbanisme en France et je travaillais dans un espace où il y avait beaucoup de populations issues de l’immigration africaine. Tous les jugements qui étaient portés sur elles, m’ont décidé à faire comprendre que la couleur de la peau est un moyen d’identification parmi mille, et non un moyen d’identité », se souvient-il.

Depuis, Gaston Kelman est obsédé par le désir de voir l’Africain s’en sortir. Son vœu : « J’aimerais qu’il arrête de se trouver inférieur, qu’il perde ce complexe du « Blanc », qu’il rentre plutôt dans une pensée purement africaine. » Pour lui, fier d’être Noir n’a aucun sens. Il faut se concentrer autour d’une identité particulière. Une identité qui commence par la langue. Et l’auteur cite en exemple le roi Njoya qui a compris qu’une langue était signe de liberté. Pour Gaston Kelman, le livre est un des canaux forts pouvant également arriver à cette finalité. C’est pourquoi il conseille, notamment aux jeunes, d’arrêter de se flageller avec des considérations comme quoi personne ne lit au Cameroun. « Les maisons d’édition se multiplient, les jeunes doivent écrire », soutient-il. Cette voix de l’écriture, il l’a suivie et n’en est pas sorti déçu. A 60 ans, Gaston Kelman est l’auteur de huit ou neuf livres individuels et autant en production collective. Ses livres ont plusieurs fois été best-seller et certains de ses extraits sont dans des manuels scolaires en France.

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