Charles Mutoke Lyonga a succombé aux balles qu’il a reçues lors de l’attaque des anti-balaka, le 5 janvier 2014 alors que Bouba Oumarou a été tué le 12 janvier.
Deux camionneurs Camerounais ont perdu la vie dans les événements qui ont cours en République centrafricaine. Charles Mutoke Lyonga, qui convoyait des vivres aux soldats français de l’opération Sangaris a été tué le 5 janvier 2014, à Bossemptelé, en RCA. Alors que Bouba Oumarou, musulman, a été tué le 12 janvier, en territoire centrafricain, à une dizaine de kilomètres de Garoua-Boulaï. Bouba a été inhumé dans la journée du 12 janvier à Garoua-Boulaï. Pendant que le corps de Charles Mutoke est actuellement gardé à la morgue de l’hôpital régional de Bertoua, en attendant la cérémonie officielle de sa levée de corps, prévue dans les prochains jours. Le rapatriement de ce corps n’a été possible que grâce aux efforts conjugués du Bureau général du Fret terrestre (BGFT) et le Syndicat professionnel des transporteurs du Cameroun (Syncprotcam) dont le défunt était membre. « Ces deux structures ont mis les moyens financiers et matériels pour rapatrier le corps de notre compatriote. Il sera inhumé dans son village natal, selon la religion chrétienne qu’il professait ! », explique Ibrahima Yaya du Syncpotcam qui a effectué le déplacement de Bossemptelé.
Selon des récits, Charles a trouvé la mort dans la localité de Bossemptelé, sur le territoire centrafricain, à plus de 200 kilomètres de Garaoua-Boulaï. « Il était en panne dans un village. Ses collègues ont continué le chemin. Il devait revenir à Garoua-Boulaï pour trouver un mécanicien devant dépanner son camion. Il emprunte un pick-up qui va tomber dans l’embuscade des anti-balaka. Devant le refus du chauffeur du pick-up d’obtempérer aux injonctions, les anti-balaka vont ouvrir le feu. Quelques passagers, assis derrière, sont alors atteints. Charles, conduit à l’hôpital, va succomber à son choc le 5 janvier », relate notre source. Le chauffeur Bouba Oumarou sera tué en territoire centrafricain, mais juste à cinq kilomètres de Garoua-Boulai.
Rappelons que Elvis Talla Waffo a été tué dans les mêmes circonstances en mai 2013. « C’est déjà trop ! », condamne Ibrahima, qui annonce que les responsables du Syncprotccam envisagent une concertation pour dire à leurs membres de ne plus traverser la frontière. « L’urgence est de saisir aussi le gouvernement du Cameroun pour renforcer le dialogue avec notre syndicat qui compte plus de 4 000 membres », conclut Ibrahima. Le corps de Charles sera levé le 14 janvier et conduit à Douala où réside sa famille. Des sources et populations de Garoua-Boulaï que nous avons eues au téléphone disent avoir entendu des échanges de tirs nourris depuis le 11 janvier du côté de la RCA. Les autorités locales qui veillent sur la sécurité disent contrôler la situation. Les dispositifs sécuritaires sont d’ailleurs renforcés dans les villes frontalières de la région de l’Est.