Elle veut imprimer sa marque dans un environnement où tout ne lui est pas acquis.
Carrefour Ekounou jeudi dernier en début de matinée. L’endroit, comme à l’accoutumée grouille de monde. De nombreux cars de transport en commun permettent aux uns et autres de rallier le centre ville. « Vous avez vu l’état de la route, peu de chauffeurs de taxis viennent s’aventurer ici, » lance Philippe A. en service dans un ministère, en se pressant d’aller vers l’une de ces voitures. A la mairie de Yaoundé IV située à quelques pas de là, le personnel communal est à l’œuvre. L’axe jusqu’au carrefour Coron est dans un état déplorable. « Le bitumage de cette route est inscrite au programme de la Communauté urbaine de Yaoundé pour l’exercice 2014 », annonce-t-on du côté de l’Hôtel de ville de Yaoundé. A quoi va donc s’atteler le nouvel exécutif municipal ici ? « Des projets allant dans le sens de la fourniture de certains services sociaux de base aux populations sont prévus dans le cadre de l’exécution du budget 2014 », précise Régine Amougou Noma, élue à la tête de la municipalité au terme d’un processus particulièrement houleux. Deux camps se sont ainsi formés, dont l’un, composé de 36 conseillers municipaux, restés fidèles à cette dame qui a conduit la liste victorieuse des 61 élus du Rdpc lors des municipales du 30 septembre 2013.
Le vote du budget de la commune, le 26 décembre 2013 par la quasi-totalité des membres du conseil, apparaissait comme un miracle. « Nous sommes issus d’une même formation politique et nous n’avons aucun intérêt à livrer ces batailles. Dans ma posture de maire, je me dois de rassembler tout le monde », indique celle qui porte un nom lourd de signification dans la ville de Yaoundé. Veuve de l’ancien délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Yaoundé, Nicolas Amougou Noma, décédé en 2004, elle doit donc se faire un prénom dans une commune avec laquelle elle est d’abord unie par les liens du mariage. « Je crois que les difficultés auxquelles j’ai été confrontée ne sont pas simplement dues au fait que je suis une femme », lâche-t-elle. « Il y a beaucoup à faire à Yaoundé IV où nous devons trouver des solutions aux problèmes d’accès à l’eau potable, à l’électricité et même aux soins de santé », indique Régine Amougou Noma qui se satisfait de devoir se consacrer entièrement à ses populations, après avoir achevé la construction de l’hôtel de ville commencé par ses prédécesseurs. La remise des appuis engagée auprès des couches les plus vulnérables vont se poursuivre la semaine prochaine à la prison centrale de Yaoundé. Au rang des priorités également, la remise en ordre de la mairie qu’elle dirige, depuis novembre 2013 comme intérimaire à la suite du décès de son prédécesseur Théophile Abéga et à la suite de son élection comme maire le 17 octobre 2013.
