La cérémonie de remise solennelle de ces armes à feu a eu lieu le 14 janvier à Kossa.
L’esplanade du lamidat de Kossa, village sis à quelques encablures du parc national de Waza, a servi d’exemple. C’est ici que des armes de fabrication locale appartenant aux populations riveraines ont été rétrocédées. Elles servaient à des actes de braconnage, ayant endommagé les ressources fauniques de cette réserve de l’Etat. 14 fusils ont été remis à Pierre Ivan Migue, sous-préfet de Mora dans le département du Mayo-Sava. C’était mardi dernier, en présence de Jean David Ndjigba, délégué régional des Forêts et de la Faune de l’Extrême-Nord. Dans la localité de Magdémé toujours dans l’arrondissement de Mora, la moisson a été plus abondante, car les braconniers y ont remis 16 fusils à leur chef traditionnel. Selon les explications de celui-ci, si ces chasseurs n’ont pas osé faire le déplacement de Kossa pour une remise solennelle de leurs armes, c'est tout simplement parce qu’ils craignaient que les forces de l’ordre ne les arrêtent pour pratique illicite de la chasse dans le parc.
Cette renonciation au braconnage est le fruit d’un travail de sensibilisation que mène le projet MINFOF-UICN-PPTE lancé en juin dernier et qui vise la sécurisation des moyens d’existence des communautés en vue du développement durable du parc national de Waza et sa périphérie. Un projet financé par le gouvernement camerounais à travers les fonds PPTE et l’Union internationale pour la conservation de la nature. Selon les affirmations d’Aïcha Moussa, coordonnatrice de ce projet, « les pouvoirs publics sont en train de prendre des dispositions en vue de la reconversion des ex-braconniers pour des emplois plus sûrs. » Le sous-préfet de Mora a saisi cette opportunité pour mettre en garde les riverains qui s’entêteraient à détruire les espèces fauniques du parc de Waza. Les braconniers ayant déposé les fusils ont juré qu’ils n’exerceraient plus une pression sur le parc et ils se sont engagés à sensibiliser ceux qui détiennent encore les fusils à faire de même.
