Les travaux du parlement qui se sont poursuivis jeudi achoppent sur les critères d’éligibilité des candidats.
La présidente intérimaire du Conseil national de Transition (CNT), Léa Kouyassoum Doumta, a annoncé jeudi un probable report de l’élection du président de transition en Centrafrique. L’organe qu’elle dirige a entamé mardi dernier une session spéciale à l’effet de remplacer Michel Djotodia. Mais, ses 135 membres ont échoué mercredi à s’accorder sur les critères d’éligibilité des candidats. Ce qui pourrait entraîner un report de l’élection à dimanche ou lundi prochain, alors que selon le calendrier initial, les candidatures devaient être enregistrées jeudi.
Le principal point d'achoppement est la demande de la communauté internationale d'exclure de la course les membres du CNT, afin de marquer une rupture avec la période Djotodia. Mais, certains parlementaires centrafricains seraient manifestement opposés à ce scénario. Lorsque nous mettions sous presse hier, les 135 membres du CNT n’avaient pas encore accordé leurs violons sur la question, alors qu’il ne leur reste qu’une demi-douzaine de jours pour désigner le successeur du président de transition démissionnaire. Mercredi, le président du CNT devenu chef de l'Etat par intérim, Alexandre-Ferdinand Nguendet, a annoncé qu'il ne se présentera pas.
Outre la question de l’éligibilité des membres du CNT, les 16 critères au centre des travaux interdisent notamment la candidature de toute personne ayant été membre d'une rébellion ou d'une milice au cours des 20 dernières années. De même, des propositions en faveur de l’exclusion des militaires et les dirigeants de partis politiques.
Par ailleurs, au moins sept personnes ont été tuées dans la nuit de mercredi à jeudi dans plusieurs incidents survenus au nord de Bangui. Des signes d’un retour à la normale s’observent pourtant dans la capitale. Les fonctionnaires, non payés depuis septembre dernier, reprennent le chemin des administrations, totalement à l'arrêt depuis début décembre. L'activité commerciale reprend également alors qu’environ 8000 soldats déserteurs ont regagné les rangs de l’armée depuis le début de la semaine, selon le colonel Christian Narkoyo. Le commandant de la gendarmerie mobile centrafricaine a aussi avancé le même chiffre pour les gendarmes et les policiers. Autre signe d’espoir, l’arrivée à Bangui de 850 soldats rwandais partis hier de Kigali, pour renforcer la Misca.
