L’emploi du temps ordinaire d’un élu à l’Assemblée nationale est décrit avec minutie par le Pr. Ebenezer Njoh Mouelle dans son essai intitulé « Député de la Nation ».
En philosophe mais aussi en praticien de la politique, il maitrise son sujet, ayant été secrétaire général du Comité central du principal parti au pouvoir, le RDPC, ancien député, ancien membre du gouvernement. Qu’il s’agisse de son investiture, de ses relations avec les électeurs de sa circonscription, avec ses collègues ou avec les membres du gouvernement à l’hémicycle ou en dehors, avant, pendant ou après son mandat, le député est décrit sous toutes les coutures dans ses œuvres. Même si tous les députés de la Nation ne présentent pas le même profil ni ne manifestent les mêmes ambitions, il se dégage globalement des constantes. Se faire investir par un parti politique est une rude bataille car il faut non seulement être adoubé par l’état-major et donc avoir de l’entregent, mais encore dans une certaine mesure avoir une assise politique locale .Pendant le mandat, en fonction du dynamisme et des objectifs de chacun, l’emploi du temps se déroule entre les travaux à l’hémicycle, les rendez-vous avec les ministres pour des interventions de plusieurs natures, les visites à l’électorat pour des réjouissances, des dons, les honneurs rendus au député de la Nation, les cortèges officiels , les premières loges dans les tribunes.
Que faire quand ces choses, toutes ou la plupart, vous quittent et qu’il faut revêtir le manteau d’ancien député ? La question ne manque pas d’intérêt. Ceux pour qui la politique est un métier, avec ses hauts et ses bas, s’emploient à refaire surface après un revers électoral ou une investiture refusée par son parti. Pour ne pas se faire oublier, ils sillonnent leur circonscription électorale, amadouent l’état-major de leur parti ou, si la méthode n’est pas concluante, pratiquent le nomadisme en changeant de parti. Ceux qui le peuvent reviennent à leurs métiers ou bien, carnet d’adresses à portée de main, « font des affaires », selon l’expression courante dans notre pays. Ceux pour qui la politique ne fait plus recette l’abandonnent.
Cependant, l’essentiel est de demeurer actif même hors du champ politique. Comme pour tout homme confronté aux vicissitudes de la vie, l’adaptation apparaît nécessaire. L’observation empirique de quelques anciens députés révèle parfois des talents ou des vertus insoupçonnées lors des années passées à l’hémicycle. Loin de s’arc-bouter sur l’aigreur ou la nostalgie, d’aucuns réussissent à se créer des zones d’influence économique ou socio-culturelle. N’en va –t-il pas de même de nombre d’anciens responsables des administrations publiques et privées ? Cette capacité d’adaptation s’observe aussi chez nombre de paysans, surtout jeunes, qui tiennent compte des besoins du marché, au fil des saisons et des années . L’adaptation paraît donc le fil conducteur de ceux qui fixent le succès dans leur objectif quel que soit le champ d’action. Elle va de pair avec une préparation adéquate.