L’élection de la maire de Bangui, Cathérine Samba-Panza, à la présidence du Conseil national de transition (C.N.T.) constitue une éclaircie dans le paysage politique centrafricain.
La personnalité de la présidente par intérim a particulièrement influé sur son élection. Ce n’est que justice pour cette dame assez indépendante d’esprit, qui ne cristallise pas de tensions, qui a déjà eu à gérer des situations difficiles surtout des questions liées à la réconciliation nationale et à la paix. Diplômé d’études supérieures en assurances, patronne de son entreprise, Cathérine Samba-Panza a acquis cette expérience en participant à plusieurs forums dans le cadre de la réconciliation nationale à telle enseigne que sa nomination, l’année dernière, comme maire de Bangui n’avait suscité aucun commentaire négatif .En dénichant l’oiseau rare , qui n’était pourtant pas très loin, les membres du C.N.T. ont ,sans aucun doute , tiré les leçons des égarements du passé et manifesté la forte volonté d’engager le pays dans une dynamique nouvelle de paix et d’espoir qui passe par une transition sereine . C’est pour cette raison que l’élection de la présidente de transition représente le symbole de la fin de la guerre, de la paix, la concorde, le travail, et le patriotisme.
Ce n’est pas un hasard si la classe politique centrafricaine salue cette élection et se met à la disposition de la présidente de transition pour conduire avec succès cette étape déterminante vers les prochaines élections. Même les anti-balaka et les ex-Séléka qui , ces derniers mois, n’émettaient que des sons de cloche divergents, ont pu accorder leurs violons pour reconnaître que la présidente par intérim est outillée pour conduire à bon port la transition et préparer le retour à l’ordre constitutionnel dans un contexte où environ 500.000 Centrafricains ont été déplacés à cause des affrontements entre groupes armés rivaux, de nombreux étrangers ont été contraints de regagner leurs pays d’origine pour fuir les atrocités, la situation humanitaire se dégrade davantage, l’économie du pays est moribonde .
Les défis qui interpellent la présidente de transition sont donc complexes et nombreux. Elle a pourtant choisi de réussir pour montrer que la R.C.A peut vivre autrement que par les armes, c’est-à-dire dans la paix et la sérénité. La communauté internationale qui a décidé de débloquer une aide de 250.000 milliards pour la Centrafrique au cours de cette année et renforcé le dispositif sécuritaire l’a compris. Il appartient désormais aux Centrafricains de soutenir la présidente de transition par des actes concrets.