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Dossier de la Rédaction

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Entretien routier : vigilance

 Dans le cadre des réformes visant une amélioration de l’entretien du réseau routier au Cameroun, le gouvernement vient de prendre une décision importante dont les retombées seront appréciées à la mise en œuvre et au fil des ans.

Le Fonds routier financera des travaux dont des administrations publiques, à savoir le ministère des Travaux publics (MINTP) et le ministère de l’Habitat et du Développement urbain (MINDHU) dans toutes les étapes,  seront les maitres d’ouvrage. Ces administrations publiques seront ainsi impliquées dans toutes les étapes, de la planification à la réalisation desdits travaux, en passant par la programmation et le contrôle. Toutefois, pour cette dernière étape, le Fonds routier se réserve de faire auditer les travaux.  Le décret du Premier ministre signé le 16 janvier 2014 qui fixe les modalités de financement de ces travaux intervient conformément à un décret précédent de 2012 qui ouvrait la porte de l’entretien routier à l’administration publique.

Pour comprendre le tournant actuel, il est utile de le situer dans une perspective historique et économique. Dans la quête d’une plus grande efficacité de la gestion des financements affectés à l’entretien et au développement du réseau routier national, notre pays élabore et adopte en 1996 une stratégie spécifique, elle-même partie intégrée dans la stratégie sectorielle des transports. Cette stratégie vise trois objectifs : définir un réseau routier national prioritaire sur lequel l’essentiel des moyens disponibles sera concentré ; recentrer les missions de l’Etat sur des tâches de planification, de programmation et de contrôle; privatiser les travaux d’entretien routier désormais confiés aux PME/PMI. Voilà pourquoi, jusqu’en 2012, les financements du Fonds routier étaient exclusivement destinés au secteur privé, aux PME/PMI supposées compétentes en la matière. La supposition de compétence n’a pas toujours été avérée. De nombreux analystes et  observateurs, à l’instar du groupement patronal le GICAM, ont fait ressortir moins d’une dizaine d’années plus tard que l’offre en infrastructures routières est restée insuffisante tant en qualité qu’en quantité. Le plan-directeur routier n’a pas dit autre chose en mettant en exergue les défaillances, notamment l’insuffisance des ressources financières, les lacunes dans la planification, la programmation et le contrôle et  particulièrement l’amateurisme de bon nombre de PME/PMI  prétendument du secteur.  Ces entreprises privées, dont certaines cultivent des connexions maffieuses avec des administrations publiques, ont ruiné des espoirs de désenclavement des populations dans plusieurs régions du pays.

C’est pour enrayer les défaillances ainsi constatées que le gouvernement a décidé que le Fonds routier va financer des travaux portés par le MINTP et le MINDHU. L’objectif d’efficacité dans la réalisation de l’entretien routier demeure le même. Cependant, s’agissant des marchés publics, puisqu’il s’agit bien d’eux en l’occurrence, la vigilance devra sans doute être de rigueur.  Il faut espérer que tous les intervenants auront à cœur d’éviter tous les travers  depuis des années dénoncées dans ce secteur, particulièrement ceux relevés récemment par le chef de l’Etat lui-même dans son message de nouvel an à la Nation : lenteurs administratives, sous-consommation des budgets, comportements égoïstes, absence ou mauvaise mise en œuvre des tableaux de bord, inertie. Il y eut un temps où l’Etat s’occupait de l’entretien des routes. Puis vint l’époque de la privatisation. Nous voici revenus, partiellement, à la régie, pour corriger les erreurs, les insuffisances voire les incohérences des PME/PMI.  Le gouvernement a du pain sur la planche pour s’assurer de l’heureuse exécution de la nouvelle orientation de l’entretien routier.

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