Mercredi dernier à Bamenda, région du Nord-Ouest, un nouveau-né de trois jours a été retrouvé dans une valise. Il venait d’être enlevé à sa génitrice dans un hôpital de la place, par une visiteuse ayant réussi à la distraire. Le bébé a pu être rapidement retrouvé grâce à la prompte réaction de la mère, des responsables de la formation sanitaire et des forces de l’ordre. Il a retrouvé depuis les bras maternels. Quelques semaines auparavant, c’est la nommée Lucia Ngwe Mbungson, qui a écopé de 11 ans d’emprisonnement ferme pour trafic d’enfant. Proviseur du Lycée bilingue de Nkambe au moment des faits, la dame s’était rendue au Nigeria voisin où elle avait acquis un nourrisson. En l’absence de tout certificat de grossesse ou d’accouchement prouvant sa maternité, elle a été condamnée par le Tribunal de grande instance à Buea.

En août 2013, une autre Camerounaise, Evelyn Atemkeng âgée de 42 ans, a été interpellée à Calabar au Sud du Nigeria. Elle avait acheté un nouveau-né à 1.2 million de naira (environ 3 672 500 Fcfa). La publication locale Vanguard newspaper qui rapportait alors les faits assure qu’Evelyn Atemkeng était accompagnée de sa mère âgée de 70 ans, lors de son arrestation. L’enfant de sexe masculin avait été acheté à la responsable d’une clinique dans l’Etat du Delta. Et comment ignorer la célèbre affaire Vanessa Tchatchou ? Ses tenants et ses aboutissants sont restés une nébuleuse pour les esprits simples jusqu’à ce jour.

Alors qu’il n’existe de véritables statistiques sur le vol et le trafic de bébés au Cameroun, la multiplication de faits divers y relatifs montre bien que le phénomène est rampant dans notre société. Selon les confidences de différentes autorités compétentes travaillant sur le phénomène, des plaques tournantes sont identifiées. Seulement,  le démantèlement des réseaux se heurte à l’omerta du milieu et des familles.