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Dossier de la Rédaction

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Quelles chances pour la paix au Soudan du Sud ?

 C’est toujours l’état de guerre dans le plus jeune Etat africain, un mois et une douzaine de jours après le déclenchement de la crise. La guerre a repris samedi dernier après une trêve plutôt brève. Le cessez-le-feu a été violé à peine 12h après son entrée en vigueur. L'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) qui assure la médiation dans cette crise fondait pourtant beaucoup d’espoir sur cette trêve qu’elle avait réussi à faire accepter jeudi par les deux parties en conflit. Les représentants du pouvoir et ceux des rebelles ont conclu une cessation des combats qui devait entrer en vigueur vendredi soir. Mais dès le lendemain  samedi, les hostilités ont été à nouveau déclenchées. Et comme c’est souvent le cas en pareille situation, chaque partie accuse le camp adverse d’avoir ouvert le feu. Mais en fait de parties, il serait illusoire de n’en considérer que deux dans ce conflit.

Les rebelles de Riek Machar sont en effet constitués de soldats ayant fait défection ainsi que d’une multitude de groupes armés. Bon nombre d’entre ces milices se définissent plus par leur opposition au président Salva Kiir que par leur soutien à celui qui est aujourd’hui présenté comme étant le chef de la rébellion. Les multiples commandants rebelles ne s'estimeraient donc pas tous liés par la signature de la délégation de Riek Machar, selon des sources  . 

En face, les troupes favorables au pouvoir ne sont pas non plus homogènes. Aux côtés des soldats gouvernementaux se trouvent les rebelles darfouri du Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM), mais aussi les soldats ougandais. Ces derniers sont intervenus quatre jours seulement après le début des combats pour défendre leurs intérêts économiques dans le pays. Le Soudan a aussi annoncé il y a plusieurs semaines le déploiement de troupes aux côtés des soldats de Juba pour protéger les puits de pétrole.  

Il faut ajouter en toile de fond à ce tableau, la tournure interethnique qu’a pris le conflit alors que les deux principaux protagonistes sont membres des deux ethnies les plus peuplées de ce pays multiethniques de 11 millions d’habitants. Le président Salva Kiir est originaire de l’ethnie Dinka (plus d’un million d’habitants) et Riek Machar de l’ethnie Nuer (environ 947 000 personnes). Les hommes politiques des deux camps n’ont pas hésité à manipuler les populations et à les entraîner dans ce tourbillon qui se circonscrivait au départ à des dissensions au sein du Mouvement de libération du peuple soudanais (MLPS), le parti au pouvoir. Des dissensions eux-mêmes consécutifs à des rivalités ayant abouti au limogeage en juillet dernier de Riek Machar, alors vice-président du pays.   

Pour l’heure, en moins de deux mois, le bilan est déjà lourd dans cet Etat qui a conquis son indépendance en juillet 2011 après 25 ans de guerre civile. Certaines sources avancent les chiffres de 10 000 morts et environ 700 000 déplacés dans ce pays. Et la situation pourrait encore se dégrader davantage car la production pétrolière dont dépend étroitement l’économie du pays ne cesse de prendre des coups. Des puits de pétrole ont été fermés, et des experts étrangers, notamment chinois, ont été contraints d’abandonner les installations du fait de la guerre. Toutefois, la communauté internationale, notamment africaine, reste mobilisée pour trouver une issue pacifique à la crise. La situation dans cet état pétrolier devrait même être au centre des travaux jeudi et vendredi, du 22e sommet des chefs d’Etats de l’Union africaine à Addis-Abeba.

 

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