Très peu de Camerounais ont en souvenir une sortie médiatique de Anna Foncha, l’épouse de John Ngu Foncha. La célébration du Cinquantenaire de la Réunification permet à cette grande dame de dire sa part de vérité. CT est allé à sa rencontre à Bamenda où elle vit en ce moment au milieu de ses enfants et petits enfants. Madame Foncha est cependant claire. Elle était en retrait par rapport aux activités politiques de son époux.
N’empêche qu’elle parlait de ces sujets avec lui à table. C’est ainsi qu’en actrice privilégiée de cette époque, elle a accepté de parler du combat de John Ngu Foncha pour la Réunification des deux Cameroun. Son époux avait une parfaite connaissance du terrain et des hommes dans son Cameroun occidental. Il y était même très écouté. Mais sa réputation a tôt fait de traverser le Cameroun occidental pour le conduire, parfois au péril de sa vie, dans certaines parties du Cameroun oriental en proie au terrorisme. Anna Foncha a le souvenir d’un attentat contre le Premier ministre à Bafang. Le garde corps sera atteint.
Mais ces écueils n’ont pas pu arrêter Foncha dans sa quête pour la Réunification des deux Etats. Quid des relations entre les hommes politiques du Cameroun oriental ou encore avec Ahmadou Ahidjo ? C’est une Anna Foncha à limite de la réserve qui en parle. Si elle avoue avoir tenu sa place d’épouse, en s’occupant davantage des mouvements associatifs des femmes et des enfants, elle affirme aussi que les hommes politiques avaient leurs désaccords, sans être farouchement opposés. A propos des soubresauts de la conférence constitutionnelle de Foumban, même si elle ne s’y est pas rendue, elle a cependant une certaine idée des discussions entre Foncha et Ahidjo.
Son regretté époux s’était battu pour qu’une fois la Réunification obtenue, la minorité anglophone ne soit pas écrasée par la majorité francophone. Sur le projet de texte que Foncha aurait dissimulé, Anna Foncha dit ne pas en avoir connaissance. Elle reconnaît une seule chose : son époux était un homme ouvert. Cependant, il n’a pas bénéficié du soutien de tous les hommes politiques du Cameroun occidental comme ceux du Cameroun oriental soutenaient Ahidjo.
