La gravité et la complexité du problème du chômage, particulièrement celui des jeunes dans notre pays, sont telles que toute idée pour en sortir est bonne à prendre.
Pourvu que la solution, fût-elle précaire, soit concluante. L’attention portée par les jeunes en chômage sur des pistes susceptibles de les mener vers un emploi est manifeste. C’est le cas de la troisième édition du carrefour des métiers organisée la semaine dernière à Yaoundé. Un rendez-vous très couru, près de 2500 personnes ayant visité les 70 stands dressés sur le site pour 500 participants, selon les chiffres communiqués par les responsables du ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle porteur de l’initiative.
L’engouement des jeunes est certes un indice de l’importance qu’ils accordent au carrefour des métiers. Il s’explique surtout par le côté pratique du rendez-vous qui met en exergue et récompense le savoir-faire, tout en guidant, le cas échéant, tout jeune qui le désire vers une formation professionnelle adéquate. La panoplie des métiers où les participants étaient conviés à exposer une œuvre réalisée sur place était large. Sans être exhaustif, il y a lieu de citer les métiers du bois à travers par exemple la menuiserie ou l’ébénisterie, la mécanique-automobile, le stylisme, le modélisme, la couture, l’habillement, la coiffure, l’hôtellerie, la restauration, les nouvelles technologies de l’information et de la communication. Les quelques recrutements conclus sur place montrent clairement que les employeurs intéressés ont besoin d’une main d’œuvre hautement qualifiée.
La qualification est effectivement l’un des nœuds du problème du chômage. Elle n’est acquise qu’au bout d’une formation pointue à laquelle l’expérience évidemment ajoute un plus. Nombre de jeunes ayant pris part à la récente édition du carrefour des métiers sont les premiers à reconnaître que la formation académique dans les métiers du bois, dans l’habillement, l’hôtellerie ou la restauration, ne suffit pas. Ils ont besoin, en plus, d’une formation professionnelle, sur le terrain, en vue d’une insertion socio-professionnelle. Le centre de formation technique en menuiserie des Bénédictins du Mont-Febe à Yaoundé a présenté, à cet égard, une illustration édifiante. Le bois fait partie des plus grandes richesses du Cameroun. Mais dans beaucoup de menuiseries, il est encore travaillé sans art ni finesse. Faute parfois d’outillage adéquat, mais surtout faute de professionnels bien formés. De telles situations existent dans plusieurs secteurs de métier, comme la soudure par exemple. Voilà pourquoi des initiatives comme le carrefour des métiers méritent une plus large audience sur l’ensemble du territoire national.