Le général camerounais Martin Tumenta conduit négociations et transferts sécurisés entre les deux camps.

Selon des sources à la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca), l’opération d’appui à la restauration de la paix entreprise depuis décembre 2013 par cette force armée s’est manifestée par des descentes dans les fiefs des belligérants. Après les combattants de l’ex-Seleka, quelques semaines plus tôt, c’est dans les quartiers de Bangui contrôlés par les anti-Balaka que le commandant militaire de la Misca, le général camerounais Martin Tumenta Chomu et ses hommes ont dirigé leurs offres de paix.

Le général Tumenta Chomu a notamment expliqué aux anti-Balaka établis dans la banlieue de la capitale centrafricaine (la Seleka ayant conquis le centre urbain et le pouvoir en avril 2013 avant l’aggravation du conflit) qu’il était important de ne pas « rater le train en marche ». Sous la bannière onusienne, en effet, la Misca aide au processus de recensement, désarmement, démobilisation et réinsertion des éléments des parties en conflit.

« Ils [les anti-Balaka] ont cependant des revendications liées à la libération des édifices publics civils et militaires, ainsi que des résidences privées, occupés par les hommes de l’ancienne rébellion. Ils souhaitent aussi que les exactions ciblées de l’ex-Seleka soient empêchées. Le commandement de la Misca l’a réitéré : aucune menée belliqueuse ne peut plus être admise avec la mise en place de nouvelles autorités auxquelles tous doivent se soumettre », explique notre source à Bangui. D’après elle, il reste néanmoins risqué pour les uns de se retrouver face aux autres.

Comme pour mieux se faire comprendre, le commandant de la Misca a indiqué aux militaires congolais, gabonais, rwandais, burundais et camerounais qui composent les 5100 hommes de cette force qu’ils ont désormais le droit d’user de méthodes coercitives pour ramener la paix. Une faculté supplémentaire qui a permis de mener à bon port le voyage de 400 camions de  marchandises diverses entre Garoua-Boulaï au Cameroun et Bangui, jeudi dernier. En attendant le redéploiement de la Misca le long des frontières et régions centrafricaines.