L’accueil favorable réservé à l’accession de Cathérine Samba-Panza à la tête du Conseil national de transition (CNT) fait croire que ce processus est à la fois réajusté et promis à un bel avenir.
On s’attend donc à ce que la nomination du Premier ministre et la formation du gouvernement suscitent la même adhésion dans un contexte où l’insécurité s’aggrave, la catastrophe humanitaire s’amplifie et la misère s’installe. C’est donc logiquement que la sécurité a été inscrite au rang de priorité de ce nouveau gouvernement pour notamment stopper les exactions perpétrées par des groupes instrumentalisés. La sécurisation de la capitale et partant de l’ensemble du pays passe par la conduite efficace du programme de démobilisation et de désarmement. Depuis quelques années, ce programme n’a pas pu être conduit à bon port à cause du refus des milices de s’y conformer. Celles-ci se vantent d’ailleurs de l’importance de leurs effectifs prêts à semer la terreur dans de nombreux coins du pays. La capacité de nuisance de ces milices est d’autant plus avérée qu’elles apparaissent comme une épine dans le pied des gouvernements qui se succèdent à Bangui, y compris le gouvernement Nzapayeke.
Il revient aussi au nouveau gouvernement d’œuvrer pour la réconciliation nationale, alors que certains partis politiques et quelques groupes armés se livrent à la surenchère. Mais également de relancer l’économie moribonde centrafricaine au moment où le pays est « à genoux » et n’a, en conséquence, ni armée, ni gendarmerie, ni police, ni justice, ni douanes, ni service fiscal, en dehors de la capitale. Bien avant la pénible période Djotodia, l’Indice de développement humain (IDH) de la RCA se situait au 180e rang mondial sur une liste 187 pays tandis que 67% des Centrafricains vivaient en dessous du seuil de pauvreté.
Il s’agit donc incontestablement d’une tâche ardue qui ne s’accommode guère de divisions encore moins de revendications intempestives. Tous les Centrafricains ne peuvent certainement pas se retrouver au sein d’une équipe gouvernementale, fût-elle la plus pléthorique de la planète. Toutefois, chaque Centrafricain a le devoir d’oeuvrer pour la réussite de la transition.