est en soi une indication. Il n’ y a pas de temps à perdre. La police nationale, telle que reprofilée par les textes organiques du 19 novembre 2012 et incarnée par les femmes et les hommes qui prennent fonction maintenant, est dès lors interpellée pour se mettre aussitôt au travail. Le chef de corps a saisi l’opportunité pour faire le tour du terrain et l’état des lieux au lendemain de sa prise de fonction pour en tirer des leçons et des propositions à sa hiérarchie. Cette fois-ci, ce sont les gouverneurs de régions qui vont présider les installations, chacun dans son territoire de compétence.
La promptitude ainsi observée s’inspire sans doute de l’appel présidentiel contenu dans le message du nouvel an 2014 à plus de célérité et d’ardeur au travail. Cependant il est tout aussi loisible de constater que la remobilisation de la police nationale intervient dans le même temps où les plus hautes autorités de notre pays mettent tout en œuvre pour assurer avec plus d’efficacité la sécurité non seulement des frontières mais aussi celle des hommes et des biens à l’intérieur du Cameroun. Sans omettre évidemment, dans le contexte de notre pays où la circulation des personnes et des biens venus de l’étranger est une réalité parfois porteuse de germes de dangers, le renseignement notamment prévisionnel. Cette remobilisation participe de la volonté de construire une nouvelle image de la police plus conforme à ses missions et à sa devise, au service de tous et de chacun, s’éloignant de la représentation triviale et communément répandue de « mange-mille ».
Voilà pourquoi sur la forme comme dans le fond, la police nationale a été recadrée par les textes présidentiels de novembre 2012 déjà évoqués. L’uniforme obligatoire sauf dispense dûment prévue ou prescrite, en fonction des circonstances de service, le comportement en public clairement codifié doivent être des manifestations des signes extérieurs de la dignité d’un corps d’élite dont les fonctionnaires sont appelés à inspirer du respect. Le statut spécial du corps des fonctionnaires de la sûreté nationale a répertorié les droits mais aussi les devoirs et les obligations. L’institution d’une prime de risque figure parmi les avantages d’un métier qui, sans être de tout repos comme bien d’autres, peut mener devant des dangers mettant en jeu la vie.
La remobilisation évoquée est certes physique. Mais elle est aussi et surtout comportementale. Après la traduction concrète de la réorganisation de la délégation à la sûreté nationale, les nouveaux responsables et d’une manière générale les fonctionnaires de la police nationale sont astreints à un code de déontologie codifié par un décret présidentiel signé le 19 novembre 2012. Ce code prescrit au fonctionnaire de police d’avoir, en tout temps et en tout lieu, en uniforme comme en civil, un comportement exemplaire, impartial et respectueux de la personne humaine et des biens, empreint de dignité , de courtoisie et de sens de la responsabilité. Une illustration éloquente de ce qu’il ne lui est pas permis de faire : ni manger, ni fumer, ni consommer de l’alcool sur la voie publique et dans les débits de boisson en uniforme.
Parce que cette police porte en elle l’espoir des populations d’être bien protégées avec leurs biens, elle assume, avec d’autres corps spécialisés, la lourde et périlleuse mission de débusquer les bandits y compris ceux à col blanc, de les traquer et de les mener devant les autorités chargées de faire appliquer les lois de la république. Voilà pourquoi il n’y a pas de place pour les brebis galeuses, les complices ou les auteurs des crimes de toutes natures. Voilà pourquoi le respect de la déontologie et en général la bonne moralité sont plus que jamais de mise, conformément aux textes en vigueur.